Qu’est-ce que le Shoshin ?

Voilà longtemps que je ne crois plus au hasard. Et il semble que, dernièrement, j’avais un message à intégrer que je pourrais traduire par « l’esprit du débutant » ou Shoshin selon l’expression utilisée dans le bouddhisme zen ou les arts martiaux.

Le Shoshin est un état d’esprit où la personne se place dans une posture d’apprentissage comme si elle était débutante et avait tout à apprendre. Vous connaissez sans doute l’histoire qui suit et qui illustre parfaitement cette notion.

Un homme vient trouver un maître et lui demande de lui enseigner son savoir. L’homme explique son parcours, les études qu’il a déjà menées, les maîtres desquels il tire ses connaissances actuelles tandis que le sage l’écoute et lui verse du thé dans une tasse. Celle est vite remplie et le liquide déborde.
« – Maître, la tasse est pleine ! dit l’homme d’un ton énervé.
– En effet, tout comme ton esprit est rempli et ne laisse place à autre chose. Comment veux-tu apprendre quoi que ce soit dans ces conditions ? Commence par vider ta tasse et je pourrais alors t’enseigner ce que je sais.»

Fable zen

Apprentissage et Shoshin

Un défi que j’avais déjà réalisé !

Il y a trois semaines, un ami m’a proposé de participer à un défi qui incluait un exercice et une méditation quotidienne. Voici ce que je lui ai écrit « J’écoute une méditation tous les jours depuis 9 mois maintenant. Et j’ai écouté ces mêmes méditations que tu me proposes en début d’année et le mois dernier. Je me questionne donc sur la pertinence et l’intérêt de participer à ce défi. » J’ai quand même décidé de faire ce chalenge sur 21 jours et je me suis aperçue que cela m’avait permis de mettre en place de nouvelles actions, d’apprendre de nouvelles choses grâce aux exercices proposés. En acceptant de conserver « l’esprit du débutant », j’ai pu aller plus loin dans ma démarche et je remercie encore cet ami de me l’avoir proposé.

Devenir un enseignant…

Le week-end dernier, j’ai participé à un stage d’aïkido qui est un art martial où nous utilisons la force de l’adversaire, les points de déséquilibre et des clés aux articulations avec l’objectif de le neutraliser sans atteindre à son intégrité physique. Lors de ce stage, l’enseignant nous a demandé de nous mettre dans la peau d’un enseignant « intègre » qui exécute ce qu’il dit. La consigne était donc de réaliser les différentes techniques pratiquées le plus lentement possible. L’objectif était d’identifier les moments dans la technique où nous privilégions la force et la vitesse au lieu de chercher le déséquilibre et le centrage. Là encore, je me suis retrouvée dans la position de celle qui apprend alors même que je connaissais les techniques demandées.

Et le Shoshin dans tout ça ?

Et quelques jours avant ce stage, un de mes enseignants d’aïkido me parle du Shoshin et décide de l’afficher dans le dojo pour que nous travaillons dessus. Il nous a rappelé que nous avons tous à apprendre des uns et des autres. Celui qui sait apprend aussi de celui qui ne sait pas car ce dernier propose des interactions différentes et nous oblige à nous adapter et à nous remettre en question. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans la pratique de l’aïkido, tout le monde pratique avec tout le monde quel que soit son niveau.

Comme je vous l’ai dit en introduction de cet article, je ne crois plus au hasard. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre et je garde ce message en tête désormais à chaque fois que l’on me propose quelque chose que je connais déjà mais que je peux expérimenter sous un autre angle.

C’est en effet lorsque l’on croit tout savoir que l’on a tout à apprendre…

Je vous invite à commenter et partager.

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