1. Procrastination – Histoire de…

Je ne sais pas quoi écrire comme newsletter pour ma prochaine programmation. C’est d’autant plus frustrant que j’ai plein d’idées de thèmes mais je n’arrive pas à démarrer une introduction et à choisir. Peut-être que le problème vient du fait que j’ai trop de choix et que trop de choix tue le choix. Toujours est-il que je n’ai encore rien commencé et que c’est énervant pour une femme qui se dit rédactrice web et inspirée avec l’envie d’écrire sur des sujets de développement personnel ! Cela va sans doute finir par venir mais en attendant, je peste contre ce manque d’inspiration et cette procrastination que je mets en œuvre. Pourtant quand c’est fait, j’en éprouve un immense soulagement, voire même de la fierté. Peut-être que le thème à développer est justement la procrastination ?!!

2. Pourquoi procrastine-t-on ?

C’est typiquement la problématique que m’ont soulevé Nicolas et Benoît : « Comment faire des choses qui ne nous font pas envie ? »

Peu importe puisque vous avez trouvé une excellente excuse pour ne pas agir !

La procrastination a sa raison d’être :

  • un manque flagrant de motivation et d’intérêt,
  • une activité plus plaisante à faire à la place,
  • la fatigue,
  • le manque d’idées
  • le manque de temps
  • des priorités d’importance supérieure,
  • le constat que vous êtes plus efficace en travaillant dans l’urgence
  • des croyances quant au résultat attendu,
  • la peur de l’inconnu, du jugement, de réussir ou d’échouer,
  • l’envie que ce soit parfait,
  • ou encore le fait de ne pas savoir comment vous y prendre pour démarrer…

3. Mais au fait, quelle est la définition de procrastination ?

La procrastination consiste à reporter à plus tard une tâche que vous avez planifiée de faire en l’ajournant régulièrement.

La procrastination n’est pas un problème en soi. Ce qui le devient, ce sont les conséquences qu’elle implique d’un point de vue émotionnel (source de stress, culpabilité, colère contre soi…) et d’un point de vue organisationnel. Car qui dit reporter une tâche, dit devoir attendre pour profiter des résultats attendus ou au contraire s’exposer à des désagréments professionnels, financiers, relationnels…

4. Comment arrêter de procrastiner ?

4.1 Les bonnes questions pour trouver la solution adaptée

Si vous lisez cet article, c’est sans doute parce que vous vous retrouvez dans cette situation. Prenez un temps de réflexion pour vous poser les questions suivantes :

  • En quoi est-ce un problème pour moi ?
  • Quelles sont les conséquences si je continue à procrastiner ?
  • Est-ce un comportement temporaire ou qui s’installe dans le temps ?
  • Est-ce spécifique à une tâche ou est-ce général ?
  • Qu’est-ce qui en est la cause ?

Les réponses que vous formulez donnent du sens à votre inaction puis à l’action que vous allez décider de mettre en œuvre. C’est ce sens qui vous insufflera de la motivation et de l’énergie pour agir.

   4.2 Problème de motivation

La motivation peut être absente ou placée ailleurs. Dans tous les cas, soyez clair sur ce que vous voulez vraiment.

4.21 Si vous manquez d’intérêt

Dans ce cas, posez-vous la question de ce qui est à l’origine de cette contrainte : pourquoi avez-vous décidé de faire ça ?

Vous pourriez être tenté de vous dire « parce que mon manager me l’a demandé » ou « parce que si ce n’est pas moi, personne ne le fera »… Rappelez-vous cependant que vous êtes 100% responsable de vos actes et de vos décisions. Vis-à-vis de votre entreprise, vous avez accepté de travailler en contrepartie d’une rémunération. Personne ne vous a contraint à signer ou à dire oui à ce moment-là. Vous êtes par contre libre de changer d’avis, de chercher un nouveau travail si celui-ci ne vous convient plus, d’accepter pleinement cette contrainte parce qu’elle vous permet d’être en accord avec vos valeurs…

4.22 Si vous trouvez des occupations plus plaisantes

C’est sûr que si vous avez le choix entre ranger la maison et regarder un épisode de votre série préférée, vous privilégierez ce qui vous procure le plus de plaisir. C’est humain ! Pour contrer cet effet, recherchez comment réinjecter du plaisir dans la tâche que vous devez accomplir. Est-ce que le rangement serait plus attractif si vous le faisiez en écoutant vos musiques favorites ? Si vous devez repeindre une pièce, invitez des amis et passez un bon moment ensemble. Promettez-vous une récompense différée (une sortie, un repas amélioré…) pour compenser le manque de plaisir immédiat. Il y a toujours un petit quelque chose qui peut être mis en place pour retrouver de la motivation.

Voir aussi : Tâches désagréables et procrastination

4.3 Problème de fatigue

L’énergie est nécessaire pour agir. Lorsque vous êtes fatigué, cela affecte votre niveau d’énergie et diminue votre motivation et peut vous empêcher de passer à l’action.

4.31 Si vous êtes fatigué physiquement

Notre énergie diffère selon les moments de la journée. Généralement, après le déjeuner, la digestion accapare notre énergie au détriment de notre performance. Vous pouvez également connaitre une baisse de régime après votre journée de travail.

Planifiez les tâches importantes en fonction de votre biorythme et des périodes où vous êtes efficace. Ressourcez-vous également en ayant une bonne hygiène de vie (sommeil de qualité, alimentation équilibrée, activité sportive…).

Voir aussi : Interview d’Anne Mottet « Alimentation et performance » & « L’impact de l’alimentation sur notre sommeil »

4.32 Si vous êtes fatigué psychologiquement

Vous êtes resté concentré très longtemps sur une tâche et vous avez l’impression que votre crâne est soit vide, soit trop rempli pour réaliser l’action suivante ? Plusieurs options dans ce cas pour permettre à votre cerveau d’être de nouveau opérationnel : faites une pause, des exercices de relaxation, une méditation, une activité sportive, buvez de l’eau (et oui, la concentration nous déshydrate !), allez vous aérer dehors…

Voir aussi : Respirez pour mieux souffler

Sachez également que tant qu’une action n’est pas définitivement terminée, elle reste en tâche de fond et mobilise votre attention inconsciente, ce qui consomme votre énergie psychique.

Voir aussi : Quand est-ce qu’une tâche est réellement terminée

4.4 Problème de créativité

Ce n’est pas que vous ne voulez pas, disons plutôt que vous n’avez pas d’idées. Tout le monde le sait, la créativité n’est pas toujours présente sur commande. Dans ce cas, vous avez trois solutions :

  • Quand l’inspiration n’est pas à l’intérieur de vous, c’est qu’il faut aller la chercher à l’extérieur : une lecture, un échange avec quelqu’un, une balade dans la nature…
  • Parfois, c’est comme le nom de cette personne que vous avez sur le bout de la langue et qui vous revient au moment où vous vous y attendez le moins. Dans ce même état d’esprit, exprimer votre besoin et laisser votre inconscient travailler pour vous pendant que vous faites autre chose.
  • Et quand le temps presse et que vous devez trouver l’idée tout de suite, faites un exercice d’écriture en lâchant prise. Écrivez tout ce qui vous passe par la tête (si vous voulez un exemple, relisez le premier paragraphe de cet article). Ce seront sans doute vos émotions qui s’exprimeront les premières (j’ai peur de… ça m’énerve… qu’est-ce que je vais faire si je ne peux pas…). Écrivez tout même si vous avez le sentiment que c’est sans rapport avec ce que vous devez faire. Cela libère vos émotions et permet de clarifier votre pensée créatrice. Et vous verrez que quelques lignes plus tard, il vous viendra une idée !

4.5 Problème de gestion du temps

Quand on parle de planning chargé, il y a deux options : un problème de quantité et / ou un problème de « qualité » concernant les tâches à réaliser.

4.51 Si vous manquez de temps

Votre chalenge consiste à caser 26 heures de travail dans une journée qui en fait 24h ? Penser à tout prendre en considération et soyez réaliste dans ce que vous pouvez réellement faire.

  • D’après les témoignages que j’ai pu recueillir à ce sujet, beaucoup d’entre vous oublient de planifier les temps de trajet et le fait que les imprévus représentent environ 20% de notre temps. Prévoyez donc l’imprévu et le temps nécessaire pour les petites actions qui ne demandent que 5 minutes mais qui cumulées peuvent représenter une heure ou plus. Plus généralement, établissez vos priorités en fonction des critères suivants : le degré d’urgence et d’utilité tout d’abord, puis le niveau de difficulté et de pénibilité.
  • Faites le tri et supprimez de votre agenda les actions qui ne sont ni urgentes, ni importantes.

4.52 Si vous avez d’autres priorités à gérer

En théorie, vous avez le temps, mais aussi la faculté de vous laisser distraire en passant d’une tâche à une autre sans rien finir, ou en vous laissant happer par de nouvelles activités plus distrayantes. Quand c’est le cas, c’est peut-être lié au fait que ce que vous devez faire est trop complexe et peu agréable.

  • Démarrer par une petite action qui vous entrainera vers une plus grande action.
  • Déterminer une plage horaire de 55 minutes maximum suivie d’une pause de 5 à 15 minutes. Et si vous pensez que vous allez passer votre temps en pause, regardez ce que vous avez accompli pendant l’heure où vous étiez totalement concentré…

4.6 Problème de croyances

Les croyances peuvent être de différentes natures. Dans le cadre de la procrastination, il s’agit le plus souvent de croyances limitantes liées au résultat. Et souvenez-vous « qu’une action inspirante imparfaite vaut mieux qu’une parfaite inaction » (Martin Latulippe).

Elles sont faites de pensées internes : ils vont me demander de refaire mon travail, ils attendent mieux que ce que j’ai produit, je ne vais pas être retenu alors à quoi bon, je travaille mieux dans l’urgence…

Ou au contraire s’appuyer sur des éléments issus des déclarations faites par des tiers : les gens qui vont voir un psy ne sont pas bien dans leur tête (moi qui pensais prendre RDV, je vais peut-être attendre encore un peu…), ce n’est pas un métier pour les femmes et tu ne seras jamais retenue (est-ce que je postule ou j’attends qu’un poste se libère dans un autre domaine ?), les hommes ne font pas ce genre de choses (je préfère éviter d’être perçu comme ça…)…

Voir aussi : comment identifier ses croyances limitantes

4.7 Problème émotionnel

Les émotions nous paralysent parfois. La peur et le doute sont des éléments déterminants dans la procrastination. Ces émotions peuvent prendre différentes formes : peur de l’inconnu, du jugement, de réussir, d’échouer, de se décider, de choisir, d’accepter que les choses aient une fin, de ne pas être compris… Douter de ses compétences, du résultat, de sa légitimité…

Ces émotions nous transmettent une information et nous délivre un message. Elles cachent souvent une autre réalité sous-jacente et méritent qu’on les questionne plus avant : un problème d’estime de soi, de croyances limitantes ou d’apprentissages manquants.

Voir aussi : que faire des émotions qui nous paralysent au quotidien

4.8 Problème d’estime de soi

4.81 Le manque d’estime

Le syndrome de l’imposteur (je ne suis pas légitime, ils se trompent sur mon compte…) est un symptôme du manque d’estime de soi. Cela peut conduire à des comportements d’évitement par manque d’assurance ou de maîtrise. Pourtant dans la plupart des cas, vos compétences sont réellement reconnues par votre entourage personnel ou professionnel. Apprenez à être factuel et comparer ce qui est attendu en termes de résultats et ce que vous avez produit. Si vous ne faites pas confiance aux autres (parce que vous n’avez pas confiance en vous), faites-vous aider par un professionnel de la relation d’aide. Il est peut-être temps de porter un autre regard sur vous-même.

4.82 La non remise en question

Parfois, le problème vient du fait que vous n’avez pas envie de vous remettre en question. C’est humain : nous n’aimons pas le changement car il nous déstabilise. Si c’est le cas, interrogez vos émotions et voyez où elles vous mènent

4.9 Problème organisationnel

Ce dernier point concerne généralement ceux qui ne savent pas par quoi commencer. Cela arrive quand vous êtes en train d’apprendre quelque chose de nouveau. Dans ce cas, visualisez le résultat attendu et pensez au rétroplanning à mettre en place pour y arriver. Créez ainsi des sous-objectifs réalistes et motivants dans un temps moindre pour segmenter les tâches longues et pénibles. Ensuite, allez chercher l’information qui vous manque auprès de mentors, formateurs ou de personnes qui ont une expérience dans ce domaine.

Et vous, quelles sont les raisons qui vous pousse à procrastiner et que faites-vous pour y remédier ? Je vous invite à commenter et partager.

La frustration n’est pas de ne pas atteindre ses rêves, c’est de ne pas être en mesure de commencer à les poursuivre.

Tim Urban – Conférence TED « Inside the mind of a master procrastination

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