Êtes-vous réellement ouvert d’esprit ?

Nous sommes nombreux à nous déclarer ouverts d’esprit. Mais est-ce si vrai que cela au quotidien ? Jusqu’à quel point pouvons-nous le revendiquer et qu’est-ce que cela implique réellement ?

Pour le savoir, je vous propose un test rapide : identifiez à quel moment vous voudrez arrêter de lire cet article (dans un second temps, regardez si vous persévérez ou non dans votre lecture malgré ce premier élan) !

Ouverture d’esprit : définition

Commençons tout d’abord par nous mettre d’accord sur une définition.

Selon l’internaute.fr/dictionnaire, cela « qualifie l’attitude d’une personne faisant preuve d’une grande tolérance, manifestant de l’intérêt, de la curiosité et de la compréhension pour les idées qui diffèrent en partie ou totalement des siennes. »

D’après la PNL (Programmation NeuroLinguistique), il y a autant de cartes du monde que d’individus sur terre. Tout est donc question de référentiel et de point de vue. Selon moi, l’ouverture d’esprit est donc la faculté que nous avons à explorer des contrées intellectuelles inconnues ou en désaccord avec nos croyances et valeurs.

Les 6 phases de l’ouverture d’esprit

Il existe plusieurs phases qui permettent d’identifier quel est notre niveau d’ouverture, selon ce que j’ai pu observer.

1. Acceptation

Tout démarre avec une croyance fondamentale, celle qu’il existe d’autres façons de penser que la nôtre et qu’elles ont leur place C’est le point de départ indispensable pour qu’un échange puisse exister de façon constructive. Les personnes totalement réfractaires ne veulent pas envisager le changement que cela impliquerait. Les raisons peuvent être multiples : repli sur soi, souffrance, égo, certitudes…). Un travail sur les croyances limitantes et les émotions est à faire dans ce cas.

2. Curiosité

La curiosité est l’élan qui vous porte à aller vers quelque chose de nouveau, soit de manière active (je me renseigne, je questionne), soit « passive » (j’écoute et j’observe avec attention…). Vous êtes prêt à explorer le champ des possibles. Il y a ici une intention à porter attention à ce qui est exprimé. Les personnes qui ne dépassent pas ce stade ont généralement l’esprit encombré (par les tâches à faire, le quotidien, la fatigue…) et n’ont pas de place pour le reste. Il s’agit dès lors de retrouver de l’apaisement mental via des pratiques méditatives ou sportives, des exercices de relaxation, des formations en gestion du temps ( ?!!)…

3. Intérêt

L’intérêt dépasse la simple curiosité. C’est l’étape qui vous pousse à interroger l’autre et / ou à vous questionner. La personne n’est plus dans une information de surface mais au contraire cherche à creuser pour comprendre la vision de l’autre et la confronter avec la sienne. Si vous avez des difficultés à ce stade, demandez-vous pourquoi la personne pense ça, qu’est-ce qui l’a poussée à ça… Mettez-vous à sa place et cherchez à voir le monde avec ses yeux.

4. Compréhension

L’étape suivante est la compréhension. Le discours de l’autre est suffisamment clair et explicite pour que vous ayez fait des liens avec des choses qui vous sont familières et auxquelles vous pouvez vous raccrocher. Votre compréhension est fortement liée à vos acquis et expériences précédentes. Si vous ne comprenez pas, posez des questions de clarification. Rappelez-vous qu’il vaut mieux paraître idiot que mourir bête !

5. Intégration

Ayant compris le positionnement de l’autre, vous pouvez alors envisager ce que cela peut vous apporter en termes d’opportunités d’apprentissage, d’expériences, de relations… Si cela se révèle positif pour vous (généralement les émotions sont de bonnes messagères), vous allez ensuite l’intégrer partiellement ou totalement dans votre propre référentiel. Vous acceptez de donner autant de légitimité à l’argumentaire de l’autre qu’au vôtre et vous lui faites une place. Si ce n’est pas le cas, questionnez-vous : pourquoi votre avis aurait-il plus de valeur que le sien ?

6. Appropriation

Parfois cette démarche vous conduit à vous approprier l’idée qui vous a été soumise et à la faire vôtre. Cela fait partie aussi de l’état d’esprit lié au processus d’apprentissage. Vous pouvez aussi vous poser la question : que se passerait-il si j’intégrais cela dans ma vie ? Qu’est-ce que je risque à essayer ?

Une conférence pour illustrer l’ouverture d’esprit

Je voudrais partager avec vous une expérience très enrichissante que j’ai vécue avec une amie. Cela m’a permis de mieux comprendre les différentes étapes d’acceptation liée à l’ouverture d’esprit.

Normalement, à ce stade, j’ai encore tous mes lecteurs ! Le test indiqué en introduction démarre donc ici…

Accepter un autre point de vue sur un sujet qu’on connait

Certains d’entre vous l’ont compris, je m’intéresse à la spiritualité (à noter que ce n’est pas le propos de cet article mais seulement le support pour illustrer la notion d’ouverture d’esprit). C’est avec curiosité (stade 2 cité plus haut) que j’ai invité une amie à assister avec moi à une conférence sur les passeurs d’âmes (pour ceux qui se demandent de quoi je parle, il s’agit d’une personne bien vivante qui aide les âmes défuntes coincées sur terre à « passer » dans une autre dimension – la définition est simpliste mais comme je vous l’ai dit, ce n’est pas le propos).

Le conférencier a tout d’abord commencé par nous parler de ce que c’était pour lui un passeur d’âmes. J’avoue que ce que j’avais en tête différait légèrement de ce que disait le conférencier sans être totalement à son opposé non plus. Nous étions au stade 3 de la curiosité et nous sommes passées au stade 4 de la compréhension car ses explications étaient extrêmement claires. A la fin de son exposé, j’étais même rendue à la phase 5 (intégration) et mon amie qui se retrouvait pleinement dans ce qui avait été dit en phase 6 (appropriation).

Accepter un éclairage sur un sujet qu’on ne connait pas

Ensuite, il a proposé de mettre à disposition des outils pour aider les personnes qui se considéraient comme passeuses d’âmes. Là, j’avoue que je suis redescendue au stade 4 (compréhension « intellectuelle ») car je n’ai pas réussi à m’approprier ces techniques d’un point de vue pratique (contrairement à mon amie, qui elle était toujours en phase d’appropriation).

Accepter une information sur un sujet qui nous dépasse

Pour finir, le conférencier nous a ensuite parlé de ce qu’il faisait concrètement et des exemples de situation qu’ils avaient rencontrées et comment il les avait gérées. Il évoquait des batailles sous terre avec des montres qu’ils devaient combattre avec des êtres de lumière… Là, nous étions toutes les deux d’accord que le conférencier était « barré ». Nous n’étions plus en mesure de faire entrer ce qu’il nous disait dans notre référentiel et nous étions redescendues en phase 3 (intérêt). Le reste nous échappait totalement.

A la fin de cette conférence, nous avons fait le constat que nous n’étions pas encore prête à entendre tout ce qu’il avait à dire et qu’il fallait nous laisser du temps « d’intégration » pour digérer le tout.

Prendre le temps d’intégrer pour accepter ultérieurement

Du temps est passé sous les ponts et je me retrouve un jour à reparler de cette conférence avec cette amie. Elle m’explique que dans l’intervalle, elle s’est retrouvée dans un contexte un peu similaire à celui du conférencier lorsqu’il nous parlait de ses expériences personnelles. Elle me confie alors qu’elle est enfin en mesure de comprendre tout ce qu’il avait évoqué lors de cette troisième partie (et que finalement, il n’est pas aussi « barré » qu’on aurait pu le prétendre).

La conclusion que je retire de cette histoire, c’est que parfois nous ne sommes pas prêts à entendre l’autre quand son référentiel est trop éloigné de ce que nous pouvons accepter dans notre « réalité ». Pourtant cela ne veut pas dire que cela ne le sera jamais. Et comme nous sommes tous différents, ce qui est vrai pour vous peut ne pas l’être pour l’autre. Acceptez parfois de (vous) requestionner, de revenir sur le sujet. Parce que la seconde fois, quoi qu’il arrive, vous ne l’entendrez de toute façon pas de la même manière que la première fois…

S’ouvrir, c’est se nourrir.

Anonyme

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