Interview de Laurence Vernay, présidente FCE (Femmes Chefs d’Entreprises) Pays de Loire

Laurence Vernay et Sophie Herrault – Comment trouver un équilibre de vie

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Ce que vous allez découvrir dans cette vidéo

  1. Comment trouver son équilibre entre vie professionnelle et personnelle ? (1’25)
  2. Que faire quand le planning nous échappe ? (5’14)
  3. 4 conseils pour trouver son équilibre (7’45)

Interview de Laurence Vernay, présidente FCE (Femmes Chefs d’Entreprises) Pays de Loire par Sophie Herrault – coach en motivation et intelligence émotionnelle et romancière (www.livre.sophieherrault.fr). En partenariat avec TV sur Erdre.

Sa démarche : Apporter sa pierre et être utile au collectif


Présentation de Laurence Vernay

Sophie Herrault : Bonjour à tous ! J’ai de nouveau le plaisir d’interviewer Laurence Vernay. Laurence, bonjour.

Laurence Vernay : Bonjour Sophie.

Sophie Herrault : Laurence, je le rappelle parce qu’il y a déjà eu deux interviews de faites sur le management et la motivation, être femme manager, donc je vous invite aussi à aller voir les deux vidéos précédentes. Tu es, pour rappel, présidente de TGS France Avocats et également présidente de femmes cheffes d’entreprises Pays de Loire (FCE PdL), donc ça fait quand même déjà professionnellement et au niveau associatif beaucoup de choses et si on en rajoute, évidemment tu as une famille aussi ! Donc ça fait des choses à équilibrer et c’est le thème justement de cette interview.

1. Comment trouver son équilibre entre vie professionnelle et personnelle ?

Sophie Herrault : Comment on peut arriver à équilibrer nos différents domaines de vie : professionnel, social et personnel ? Justement, comment toi, tu as réussi à trouver ton équilibre entre ses différentes sections : professionnelles, associatives, sociale et personnelles ?

1.1 Les fondamentaux

Laurence Vernay : Déjà effectivement, je me suis certainement un moment ou un autre concentrée sur ces trois sujets : comment je me positionnais dans ma vie, ma famille principalement, quand je me suis mariée et que j’ai eu mes enfants bien sûr.

Laurence Vernay : C’est à ce moment-là qu’on voit que le professionnel commence à prendre de la place et qu’on a des petits enfants. Et puis le monde associatif, il est plutôt arrivé, j’en reparlerai sans doute tout à l’heure, mais plutôt aux alentours de 40 ans. Donc c’était assez progressif.

Laurence Vernay : C’est à dire que de 20 à 30 ans, on rentre dans la vie professionnelle, de 30 à 35 ans j’ai trouvé que c’était une période assez compliquée parce que les enfants sont petits et c’est le moment où il faut évoluer dans sa vie pro. Moi, j’en avais besoin en tout cas, avec la culpabilité qui va avec, etc. Donc c’était peut-être un moment un peu compliqué et puis au bout d’un moment, quand on a commencé et quand on commence à faire un travail sur soi que j’ai fait, de me dire « bah ce n’est pas grave si moi j’aime au boulot ; ce n’est pas grave si je n’ai pas envie de rester le mercredi à m’occuper de mes enfants et je les sens plutôt bien dans leur peau ; je m’en occupe bien ». Et aujourd’hui finalement, j’arrive à 45 ans, je suis toujours mariée et très heureuse avec mon mari, pourvu que ça dure ! J’ai deux enfants qui sont adolescents, que je sens bien dans leur peau et j’ai réussi à suivre ce qui se passait dans tous les moments importants.

Laurence Vernay : Et j’ai un boulot que j’adore et en plus effectivement, j’ai pris des fonctions associatives de façon extrêmement égoïste finalement. Donc je savais que la famille, c’était mon socle. Mon mari, mes enfants, c’est mon socle, c’est mon repère. Donc si là, je sens qu’à un moment ou à un autre, et j’ai envie de dire même le premier cercle familial, si à un moment ou à un autre il se passe quelque chose sur ce cercle-là, c’est un peu comme la pyramide de Maslow pour moi, c’est le fondamental. Donc c’est le truc de toute façon qui passera toujours en priorité, quoi qu’il arrive.

1.2 Ce qui nous épanouie

Laurence Vernay : Après le travail, c’est ce qui m’a épanouie c’est ce qui m’a fait rencontrer du monde, c’est ce qui me stimule intellectuellement. En fait, j’ai besoin de ça. J’ai besoin de projets donc une fois qu’on sait qu’on aime le projet, j’ai eu besoin de d’évoluer dans mon métier d’avocate. Je sentais bien que je n’étais pas fana de rester que sur ce milieu-là, même si c’est un milieu et un métier passionnant. J’ai eu besoin de grandir dans une fonction managériale, de prendre des projets dans mon groupe, de prendre des sujets pour avoir besoin de d’évoluer. C’était complètement personnel. C’était d’abord pour me nourrir moi. Et puis effectivement, il y a un moment quand moi je suis arrivée peut-être à un endroit, à un moment bien dans mon boulot, épanouie, « ça y est, je sais faire », sans doute un peu plus à l’aise aussi sur certains sujets là, j’ai plutôt eu envie de m’intéresser aux autres. En fait, étonnamment, j’ai senti à ce moment-là qu’il fallait faire autre chose et donc de commencer à rendre peut-être des choses et notamment m’intéresser au monde associatif, et en l’occurrence un monde qui m’a tout de suite parlé. C’est le monde du féminin en ce qui me concerne, du féminin, de l’entreprenariat féminin, de la mixité et de laisser une place aux femmes telles qu’elles le méritent aujourd’hui et telle que la société en a besoin. Donc en fait ça, c’est venu d’une part assez progressivement. Et pour répondre à ta question il y a quand même des priorités dans ces trois sujets. Donc dès que je sens que l’agenda se remplit un petit peu, je me recentre sur les priorités. Voilà, c’est comme ça que je fonctionne.

2. Que faire quand le planning nous échappe ?

Sophie Herrault : Tu as commencé à évoquer le sujet mais il doit quand même y avoir des moments où le planning ça dérape complètement et pour le coup, comment tu rattrapes les choses ?

2.1 Apprendre à gérer le stress

Laurence Vernay : Alors globalement, j’ai d’abord deux atouts et ça c’est coup de bol ! J’ai deux atouts. J’ai une très grosse capacité de travail. C’est important de connaître ce qu’on est capable d’encaisser et quelle est sa capacité de résistance au travail, parce que moi j’ai cette chance-là de pouvoir beaucoup travailler sans trop me fatiguer, me sentir épuisée et d’être motivée par ça. Donc ça, c’est quand même important. Après, j’ai travaillé une résistance au stress aussi et ça, ça se travaille pour prendre du recul sur les événements. Donc déjà, quand on monte moins vite dans les tours de stress et quand on est capable de faire beaucoup, donc forcément ça permet de remplir sa journée et de la remplir mieux.

2.2 Re-prioriser

Laurence Vernay : Alors après quand on a des tempéraments un peu comme le mien, et il y en a plein homme ou femme, c’est à dire à vouloir prendre toujours et avoir du mal à dire non quand on est sollicité et bien là, dès que je sens que l’agenda devient un peu n’importe quoi et que je ne maîtrise plus… en fait moi j’aime bien maîtriser mon agenda et je suis très rarement en retard, je serai même plutôt en avance et quand je promets quelque chose à une date (parfois je me mets même un peu trop de pression avec ça) mais généralement je suis mes engagements. Donc cette exigence-là m’oblige à beaucoup d’organisation.

Laurence Vernay : Donc si je sens un moment que dans mon organisation, je suis dépassée, je cours trop, je bâcle tout, etc… cela veut dire que ce n’est pas bien géré. Ça vient d’abord de moi. Ça veut dire que soit j’ai dit oui à des trucs où j’aurais dû dire non, ou alors j’ai mal organisé mon agenda.

Laurence Vernay : Donc dans ces cas-là, j’ouvre mon emploi du temps et je commence à réorganiser les choses. Je vais re-prioriser mes sujets, m’excuser si j’ai pris des choses que je n’aurais pas dû prendre notamment. Donc bien apprendre, il y a des formations là-dessus, bien apprendre à gérer ses priorités, faire attention à ce qui est urgent, ce qu’il n’est pas. Et quand on a souvent un degré d’exigence ou de bien faire, on peut tout mettre sur tout est important, tout doit être fait et se mettre une énorme pression. Donc ça, je sais mieux le gérer maintenant.

3. Les conseils pour équilibrer ses différents domaines de vie

Sophie Herrault : Il y a sans doute des gens qui n’ont pas encore réussi à équilibrer leur vie et qui aimeraient sans doute trouver cette harmonie qui leur permet d’être bien dans leur tête, bien dans leur corps et bien avec leurs émotions. A ces personnes-là, quels seraient tes conseils ?

3.1 Faites une liste journalière des tâches à faire (To Do List)

Laurence Vernay : Beaucoup de personnes le font, et moi la première, c’est de faire des To Do List. Moi, j’ai tous les jours ma liste. Toutes les semaines, j’ai une liste et tous les jours quasiment je sais ce que je dois faire dans la journée. Donc ça organise ma journée.

3.2 Priorisez vos tâches (urgent / important / engagement)

Laurence Vernay : Dans ces To Do List, c’est à dire les listes de choses à faire, j’essaye de prioriser ce qui doit absolument être fait parce que engagement, parce que important, parce que urgent. Et puis, le cas échéant, sans faire trop de procrastination, je remets au lendemain tous les jours parce qu’après on sait ce que ça donne ! Mais je vais vraiment essayer de prioriser ça. Et de me dire : ça faut vraiment que ce soit fait, ça pas fait… Donc il y a quand même une méthode d’organisation, une méthode d’organisation de l’agenda. Ce n’est jamais trop tôt le matin, ce n’est jamais très tard le soir.

3.3 Créez-vous des temps de décompression

Laurence Vernay : C’est de faire attention à laissez toujours un quart d’heure / une demi-heure de battement entre mes rendez-vous pour éviter d’être trop en stress quand je suis un rendez-vous, à une réunion, et puis pour me laisser la possibilité de regarder mes mails ou d’être au téléphone. Donc il y a un gros sujet organisation quand même. De ce fait, ça me permet à la fois je pense d’être, enfin le plus possible en tout cas même si j’ai peu de reproches là-dessus mais bon on n’est pas toujours parfaite non plus, mais dans mon travail ça suit bien et avec mes collaborateurs ou avec mes clients, ça suit. Ça me permet d’avoir mes moments avec mes enfants et mon mari à des moments qui sont sacrés. Et puis quand il y a un moment une fois qui n’est pas sacré, j’explique pourquoi c’est important pour moi d’être là et pourquoi ça me rend heureuse d’être là. Et mes enfants ne m’en veulent jamais si ça me rend heureuse. Mon réseau féminin m’a pris énormément de temps et en plus mes enfants me disaient « mais pourquoi tu fais ça, tu n’es même pas payée ? », donc ils ne comprenaient même pas le principe de l’associatif ! Quand je leur ai expliqué que moi, ça me faisait grandir, que je rencontrais plein de gens supers comme quelques filles et amis qu’ils ont pu rencontrer depuis, quand je leur ai donné le sens de ce que ça représentait pour moi, finalement ils étaient plutôt super contents !

3.4 Évitez de rentrer de mauvaise humeur !

Laurence Vernay : Et puis après, j’évite autant que possible de rentrer de mauvaise humeur. Ça, ce n’est pas facile, parce qu’il y a un moment on a besoin de décharger les émotions, parce qu’on est dans le contrôle tout le temps. Alors ça, c’est peut-être plus compliqué quand on est sous pression. Quand on a des moments de petites soupapes de décompression, c’est à ce moment-là où, par des exercices de respiration ou par des moments simplement de se reconcentrer ou appeler une bonne copine pour déconner, comme ça je sors du truc et voilà…

4. L’association des Femmes Cheffes d’Entreprises (FCE)

Sophie Herrault : Merci Laurence d’avoir répondu à toutes ces questions. Tu as parlé de l’association Femmes Cheffes d’Entreprise, est ce que tu veux bien en toucher un mot, parce qu’il y a sans doute des femmes qui nous écoutent et que ça pourrait intéresser ?

4.1 Un réseau de et pour les femmes

Laurence Vernay : Avec plaisir ! Toutes les femmes qui dirigent, toutes les femmes qui gèrent une entreprise, ont du mal parfois à aller dans des réseaux. Il y a beaucoup de très beaux réseaux qui existent et des beaux réseaux nationaux mixte bien sûr. Mais pour avoir fait les deux, j’adore les deux il n’y a pas de problème, mais je vois bien qu’au sein des FCE, des Femmes cheffes d’entreprises, c’est souvent plus rapide, plus simple, on a les mêmes codes, on a la même façon de fonctionner entre femmes, donc ça va très vite en fait.

Laurence Vernay : Ça va très vite pour le business, ça va très vite pour les sujets et on est toutes dans la gestion du temps. Donc on est à peu près toutes d’accord pour que ça ne dure qu’un certain temps, à certains moments de la journée et on est toutes en phase sur les contraintes de l’association.

4.2 Une association internationale

Laurence Vernay : Donc c’est une association qui est nationale, française même internationale, qui comprend aujourd’hui 2000 membres. On a une très jolie délégation dans les Pays de la Loire, principalement aujourd’hui Loire Atlantique Vendée et Maine et Loire, et on va continuer de diffuser dans la région.

4.3 Des thèmes importants et variés

Laurence Vernay : Et on permet à ces femmes, d’abord d’être en réseau, donc de grandir, de se former, d’être en commissions de travail et aussi on va faire en sorte de les aider, de les rendre visibles, parce qu’il y a besoin de femmes chefs d’entreprises dans des prises de mandat (type tribunaux de commerce, chambres de commerce, élections CCI, prud’hommes…). Et on a aussi besoin, autre sujet qu’on traite au sein des FCE, c’est la mixité des conseils d’administration et faire en sorte qu’il y ait plus de femmes dans des gouvernances d’entreprises. Et on peut tout à fait être administrateur indépendant ou administratrice indépendante et donc on fait la promotion de ces femmes pour qu’elles prennent un rôle, un autre rôle et qu’elles s’investissent sur ces sujets-là aussi. On en a besoin parce qu’il faut de la mixité, c’est important.

Sophie Herrault : Merci beaucoup Laurence.

Laurence Vernay : Avec plaisir Sophie.

Sophie Herrault : Même pour moi à chaque fois, c’est riche. Merci pour tous tes précieux conseils.

Laurence Vernay : Merci à toi.

Sophie Herrault : Et pour vous, je vous rappelle qu’il y a deux autres interviews. Vous avez vu que Laurence, c’est quelqu’un d’assez exceptionnel. Je vous invite vraiment si vous avez la possibilité de la rencontrer, faites-le. Elle est juste exceptionnelle ! Et je vous dis également à très bientôt pour une prochaine interview. Bye !

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