Le plus court chemin

Quel est selon vous le plus court chemin pour aller d’un point A à un point B ? La théorie nous indique que c’est la ligne droite. Dans la pratique, c’est loin d’être aussi évident. Pour illustrer mon propos, je vais prendre trois exemples.

Pour accéder au sommet

Si vous êtes un jour allés sur l’île de Madère, vous verrez assez rapidement que le concept d’utiliser le plus court chemin pour aller d’un point A à un point B est une réalité. C’est comme ça que je me suis retrouvée en voiture à vouloir monter une rue dont l’inclinaison de la pente a failli me coûter un embrayage (la seule option pour la grimper était d’être en première pour ne pas reculer !). Je suis arrivée à l’endroit souhaité mais après avoir stressée tout le temps de la montée.

Pour naviguer

Ceux d’entre vous qui pratiquent la voile, que ce soit sur un dériveur, un catamaran ou tout autre voilier, savent qu’il n’est pas possible de naviguer face au vent. Autrement dit, si le vent vous fait face, vous ne pouvez pas aller dans cette direction, vous devez louvoyer et faire du « près ». Vous ne pouvez remonter au vent qu’en zigzagant et en suivant un chemin incliné de plus ou moins 45° par rapport à la direction du vent en fonction de votre bateau. Vouloir aller en ligne droite lorsque vous faites de la voile relève d’une impossibilité technique.

Pour parvenir au château

Lors d’un voyage, j’ai voulu visiter un château qui se trouvait au sommet de la ville dans laquelle nous étions. J’ai bien trouvé les panneaux indiquant l’escalier qui y menait et c’est avec joie que j’ai commencé l’ascension des 900 marches. Arrivée devant le château, je me suis aperçue qu’une route m’aurait menée au même endroit avec moins d’efforts (et surtout pas de courbatures pendant les 3 jours qui ont suivis !). J’avais bien pris le chemin le plus court en distance par rapport au site que je voulais découvrir mais pas en temps (il m’a fallu 1 heure au lieu de 5 minutes en voiture ce qui m’aurait permis d’avoir plus de temps pour la visite). Par contre, si j’avais décidé de faire le trajet avec un véhicule, je n’aurais pas profité du merveilleux paysage qui s’étalait devant moi lors de la montée.

Comment trouver le plus court chemin pour atteindre un objectif ?

Ces trois exemples m’ont donné à réfléchir sur la façon dont nous appréhendons nos objectifs et les questions que nous devons nous poser.

Le prix à payer d’un objectif

Quel prix devez-vous payer pour atteindre vos différents objectifs ?

Parfois nous oublions le prix à payer pour atteindre un objectif : le risque de casser un embrayage, le fait d’avoir des courbatures pendant 3 jours, le temps passé au détriment de la distance -ou de la visite- (ou l’inverse !). Ceux qui ne sont pas au clair avec le prix à payer peuvent parfois se décourager et ne plus avoir l’énergie pour atteindre leurs objectifs.

Les défis d’un objectif

Quels chalenges devez-vous accomplir pour atteindre le résultat souhaité ? Quelles compétences devez-vous développer ? Quels apprentissages devez-vous envisager ?

Un objectif doit être atteignable mais il peut tout aussi bien être ambitieux et nous obliger à relever des défis. C’est le cas lorsque nous nous dépassons et que nous allons au-delà de nous-même (la preuve, je me souviens encore de ces 900 marches !).

Les bénéfices secondaires de l’objectif

Quels sont les bénéfices secondaires auxquels vous pouvez vous attendre en réalisant l’objectif ?

Ce n’est pas la destination mais la route qui compte.

Proverbe gitan

Certains objectifs vont vous donner d’autres sources de joies et de profits que vous n’aviez pas pris en compte initialement (la beauté du paysage vue d’un escalier de 900 marches par exemple !). C’est également l’ensemble des nouveaux apprentissages et compétences que vous aurez pu acquérir grâce à cet objectif.

Les contraintes d’un objectif et la recherche d’innovation

Quelles sont les contraintes de l’objectif ? Comment pouvez-vous faire différemment pour les éviter ?

Comme je vous l’ai indiqué, parfois l’objectif ne peut pas être atteint d’une manière directe (c’est le cas de la voile) et nécessite de trouver d’autres solutions, de faire preuve d’inventivité au besoin. Il est toujours possible d’utiliser le moteur sur un bateau à voile qui en a un, pour éviter une zone rocheuse par exemple (rappelez-vous quand même le prix à payer : le bruit, le coût de l’énergie, la pollution…).

Et vous pouvez aussi trouver d’autres façons de faire face à la difficulté. Je me rappelle avoir dit à un coaché « parfois, quand on veut atteindre le sommet de la montagne, on part pieds nus, on affronte le froid et on se rend compte arrivé au premier campement qu’il y avait un téléphérique pour nous mener au sommet… »

Ce qu’il faut retenir concernant l’objectif

  1. Le plus court chemin ne l’est pas toujours dans les faits. Posez-vous les bonnes questions et faites des choix quand plusieurs options se présentent à vous !
  2. Soyez au clair sur le prix à payer pour atteindre votre objectif tel que vous l’avez défini.
  3. Pensez à regarder le paysage : il est source de joies et d’opportunités (de rencontres, d’apprentissage, de business…).

Ce n’est pas le vent qui décide de votre destination, c’est l’orientation que vous donnez à votre voile. Le vent est le même pour tous.

J. Rohn

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