Qu’est-ce que le pouvoir ?

Serait-il un gros mot, une machination destinée à détruire, une façon d’atteindre ses objectifs ou au contraire un merveilleux atout ? Tour d’horizon sur le sujet en commençant avec quelques définitions du dictionnaire Larousse.

1. La propriété de produire certains effets

Parler de pouvoir, c’est aussi mettre en évidence des relations de causes à effets.

2. La faculté à faire quelque chose

Cette définition est directement en lien avec la capacité d’agir.

3. Une puissance particulière

Le pouvoir peut aussi faire référence à une spécificité (politique, économique, physique, psychologique, énergétique ou magique !) avec généralement une intensité plus forte que ce à quoi nous pourrions nous attendre habituellement.

4. L’ascendant sur quelqu’un

Souvent il est associé à une relation de domination avec une intention d’utilisation à des fins personnelles.

5. Le droit d’agir par son statut

Certains postes donnent une légitimité d’action sans autre motif que le statut lui-même.

6. La puissance de droit ou de fait, situation de ceux qui dirigent

Il définit également certains états de fait, une réalité liée à ce qui est pratiquée.

7. Ceux qui gouvernent

Enfin pour terminer, le pouvoir décrit aussi les personnes qui l’utilisent pour diriger les autres.

 

Les définitions de Nicole Lipkin

Cette psychologue évoque dans son livre « What Keeps Laeders Up At Night » sept pouvoirs en se basant sur les types d’autorités présentés en 1959 par Bertram Raven et John French :

1. Le pouvoir légitime

Il s’agit de la capacité d’action que donne une position dans une organisation. Cette définition se rapproche de celle évoquée précédemment « droit d’agir par son statut ».

2. Le pouvoir coercitif

La force et la menace sont les seules options considérées pour arriver à ses fins.

3. Le pouvoir d’expertise

C’est le fait de détenir une compétence supérieure à celle des autres.

4. Le pouvoir informationnel

L’information est aussi un enjeu. La personne qui la détient dispose d’un atout stratégique, même si celui-ci n’est qu’à court terme.

5. Le pouvoir de récompense

C’est la possibilité pour une personne de pouvoir distribuer des augmentations, des promotions et créer ainsi une motivation extrinsèque.

6. Le pouvoir de connexion

L’influence que vous avez grâce à votre réseau personnel et professionnel vous donne également du pouvoir.

7. Le pouvoir de référence

Ce dernier est celui du charisme, du modèle par l’exemple. Nicole Lipkin conclut par cette phrase :

« Les personnes qui possèdent un grand pouvoir de référence peuvent influencer n’importe qui à force d’admiration et de respect. »

 

Un atout qui détermine le type de relation

Selon François Delivré,

« Le pouvoir se manifeste seulement dans le cadre d’une relation. »

Dans son livre « Le métier de coach », ce dernier, cofondateur de l’académie du coaching retient deux notions :

  • Le pouvoir SUR
  • Le pouvoir POUR

Nous pouvons également lui en ajouter deux autres :

  • Le pouvoir DE
  • Le pouvoir AVEC

 

Le pouvoir DE

C’est le premier pouvoir à se manifester. Il est à l’origine de tous les autres. C’est celui de la relation à soi, dans ce qu’il nous permet de réaliser. L’action n’est possible que si nous en avons les compétences, les moyens, les ressources. Le pouvoir d’agir est directement lié à nos capacités, au fait de se dire « je peux ». Ce qui distingue ensuite chacun de nous, c’est ce que nous en faisons. L’intention devient donc l’élément qui va déterminer notre rapport avec les autres pour obtenir les résultats souhaités dans une relation de cause à effet.

Le pouvoir SUR

« Dans le « pouvoir SUR », une personne utilise ses capacités physiques, juridiques, intellectuelles, financières etc. pour exiger des autres qu’ils satisfassent ses propres besoins. » François Delivré

Certains vont utiliser ce pouvoir qui leur est donné dans l’unique but d’assouvir leurs besoins personnels. Dans ce cadre, la contrepartie (quand elle existe) est minime et la contrainte qui pèse sur l’autre maximale. La peur est au centre de la relation. Le rapport avec l’autre est volontairement déséquilibré par crainte que sans ce moyen de pression, l’autre n’accède pas à notre demande. Les enjeux justifient le fait d’utiliser la peur via des menaces réelles ou fictives / explicites ou implicites.

Il arrive également qu’à l’inverse ce soit l’autre qui nous concède ce pouvoir sur lui. Cela se passe lorsque nous sommes face à quelqu’un qui a un sentiment d’infériorité et qui estime que nous lui sommes donc supérieur.

Dans les deux cas, le besoin (voir la soif pour certains) de reconnaissance et / ou le manque de confiance en soi sont au cœur du problème. Pour sortir de cette situation, il faut envisager les deux autres formes de pouvoirs qui suivent.

Le pouvoir AVEC

Selon Marie-Hélène Bacqué, sociologue et urbaniste, professeure des Universités à Nanterre,

« c’est le pouvoir de faire avec, de construire avec, de s’inscrire dans une démarche collective de prise en main de son avenir et de transformation sociale qui se construit précisément avec ce pouvoir avec. »

Avec cette intention, le partage, la co-construction, la recherche de solutions en commun, sont les bases d’une relation équilibrée et équilibrante. L’objectif est d’évoluer en une spirale ascendante en faisant en sorte que chacun ressorte grandit de l’expérience. La confiance est la pierre centrale de ce pouvoir. Sans l’autre, la co-création ne peut pas naître et exister.

Le pouvoir POUR

« Dans le « pouvoir POUR », les gens utilisent leurs capacités physiques, juridiques, intellectuelles, financières etc. pour satisfaire au mieux les besoins d’autrui. » François Delivré

Nous sommes là dans l’utilisation de compétences pour atteindre un objectif qui est plus grand que nous-même et qui nous dépasse. Nous nous mettons alors au service des autres en faisant passer en priorité l’intérêt collectif.

 

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités.
Extrait du film Spiderman

Et vous, comment envisagez-vous le pouvoir ? Qu’en faites-vous quand vous l’avez ? Quelle définition correspond le plus à votre façon d’agir et d’être ?

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