Interview de Delphine Leroux, coordinatrice événementiel Team building et management participatif, par Sophie Herrault – coach en motivation et intelligence émotionnelle et romancière (www.livre.sophieherrault.fr)

Sa démarche : Créer du lien et du sens pour ceux qui en ont besoin.


1. Présentation de Delphine LEROUX

Sophie Herrault : Bonjour à tous ! Si vous vous demandez qui est ce bout de femme dynamique, imaginative pleine d’humour et qui arrive ce tour de force de vous faire travailler sur un objectif professionnel tout en partageant un moment convivial, c’est que vous venez de faire la connaissance de Delphine Leroux ! Delphine dirige l’entreprise Coezi (www.coezi.fr). Elle est créatrice de jeux, animatrice et facilitatrice d’ateliers au sein d’événements d’entreprise. Elle propose des team building et du serious play.

Sophie Herrault : Quel est le parcours qui t’a amené à proposer ce type de prestations ?

Delphine Leroux : J’ai débuté ma carrière en étant manager d’une équipe sur une plateforme téléphonique pendant 5 ans. A 21 ans, une telle opportunité, ça ne se refuse pas m’a-t-on dit.

Mais j’y ai vu le pire du management, manipulateur, contrôlant. J’étais formée pour recruter, former, licencier. Sans cesse. Manque d’expérience, jeunesse, la peur m’a empêché de dire quoi que ce soit, puis c’est devenu systémique, je finissais par être en pilotage automatique. J’avais perdu ma raison d’être, je m’étais éloignée de mes valeurs. Aujourd’hui je sais ce que c’est que de subir et faire subir de la souffrance au travail. C’est utile pour mon job et j’ai bien conscience que c’était une étape clé de ma carrière pour mon entreprise actuelle.

J’ai démissionné et suis partie en quête de reprendre du plaisir au travail et de revenir vers ce que j’aime faire : l’événementiel. J’ai eu une auto-entreprise dans la régie publicitaire pour de l’édition culturelle et de la stratégie de com. Cela m’a permis d’avoir une belle base de données et du réseau sur le territoire. Ensuite, j’ai changé de cap et multiplié les expériences événementielles dans diverses organisations : associations, annonceurs, services publics, lieux culturels, agences de pub… pour revenir à mes fondamentaux. C’est-à-dire l’utilisation de ma force créative et mettre le plaisir au cœur de mon métier.

En parallèle, j’ai fondé une troupe de théâtre que j’ai fait tourner 11 ans, ça renforçait mes capacités organisationnelles. Et pendant ces diverses expériences événementielles, j’ai étoffé mon réseau et j’ai eu deux rencontres clé. La première a été de faire un événement pour une association qui fait de l’éducation populaire. Et la richesse de ce passage tient aux ressources sur la pédagogie et la ludification de l’apprentissage auxquelles j’ai pu accéder. Cela m’a ouvert un univers incroyable en termes de connaissances sur la façon d’être acteur/actrice de son savoir. La 2ème a été de faire la Régie des Machines de l’île pour les soirées événementielles, plusieurs années de suite. Le lieu est privatisé par des entreprises la nuit pour leurs événements. Je connaissais le Directeur technique de l’époque depuis plusieurs années, il m’avait vu à l’œuvre pour le pilotage de festivals que l’on avait eu en commun et souhaitait que je gère les événements de nuit. Sacrément formateur d’être à ses côtés.

Un événement familial a bouleversé mon parcours et a fait fleurir l’idée de créer ma société avec ma sœur. Il y a 6 ans, on a décidé de se lancer en misant sur la complémentarité de nos compétences. J’ai mené une étude sur ma base de données acquise par mes diverses missions et le résultat était en gros : « Organiser un événement on sait faire en interne, on ne fait pas appel à une agence pour ça. Sauf si vous proposez un événement qui permet de former ou faire de la formation. » On était en pleine restructuration du DIF / CPF, le cœur de notre entreprise a été statué grâce à cette étude. Depuis je suis seule à gérer Coézi et je propose soit du team building, soit du serious play selon les besoins des entreprises.

2. Quel est l’intérêt pour une entreprise d’organiser un team building ou de proposer un « serious game » ?

Le team building pour créer du lien

Delphine Leroux : Une entreprise est comparable à la vie à échelle humaine. Elle traverse des bons moments, elle rencontre des nouvelles personnes, des amitiés, des fusions, des départs, des deuils, des soucis financiers…. L’écosystème est vite bouleversé. Donc créer du lien en permanence, de l’interconnaissance et approfondir la confiance entre collaborateurs est nécessaire. D’où le team building.

Le serious play pour apprendre

Mais parfois le contexte est complexe ou précis. Ce n’est pas juste l’intégration de nouveaux collaborateurs, c’est imaginer la stratégie, les valeurs, repenser un produit, un service, du conflit relationnel ou émotionnel, sensibiliser sur des sujets… là on propose du serious play. On « joue sérieusement » car on va apprendre quelque chose avec le jeu. C’est le principe de classe inversé, les collaborateurs sont acteurs de leurs observations. On en parle et on part de ce qu’ils amènent lors de la médiation pour proposer des outils.

3. Qui cela concerne-t-il ? A quel moment est-il recommandé de le faire ?

Delphine Leroux : J’ai tout type de clientèle de la très petite entreprise à la multinationale. Tout le monde se sent concerné par la vie de l’entreprise. Car comme dit précédemment, ces moments-là doivent être mis en place dès que l’on peut car l’entreprise vit, sans cesse. Même quand ça va bien, les entreprises en font pour remercier les collaborateurs, se réjouir d’une belle année réussie, fêter des anniversaires, faire une pause dans le travail…

4. En quoi consistent généralement les « team-building » et « serious game » ?

Le team building c’est de la convivialité qui implique la notion d’équipe. Un repas c’est de la convivialité, mais faire un atelier cuisine où chaque équipe prépare un plat pour l’équipe d’à côté c’est un team building. Dans la création d’un serious game, l’objectif à atteindre est très précis. Il a pour but de recueillir un certain nombre de données sur le comportement des participants pour en faire un « terreau » de départ d’une médiation sur ce que l’on a observé. Ce type de jeu est souvent basé sur la théorie des jeux. Est-ce que j’ai plus d’intérêt à jouer contre les équipes adverses, ou est-ce que l’on a plus d’intérêt à tous jouer contre le game ?

En savoir plus sur Delphine Leroux

Sophie Herrault : Peux-tu en dire un peu plus sur ta pratique ?

Delphine Leroux : Dans le team building j’ai des jeux qui permettent de découvrir un peu le territoire Monopoville (acheter les rues de Nantes) et celui d’Ancenis, Angers et Rennes sont en construction. J’affectionne particulièrement l’Histoire, le patrimoine et je le valorise dans les jeux. On a un rallye gourmand sur Nantes, un rallye sur l’histoire de LU, un rallye olympiades sur Clisson (à pied / vélo / canoë), de l’olympiade canoë sur l’Erdre.

Par-dessus tout, je suis une grande fan des « jeux à la con », plus c’est absurde plus on s’amuse à les animer. Donc on a un Burger Coéizz avec les anecdotes de l’entreprise, c’est l’émission d’Alain Chabat mixée à notre sauce, un jeu sur des fausses affiches de cinéma, sur les pubs et films des années 80 et 90 et de la construction de radeaux à tester en mer sur 4 spots répartis en Loire Atlantique, Vendée et Morbihan.

En serious play, je fais du sur mesure en fonction du contexte et besoin de l’entreprise. Mais j’en ai plusieurs qui peuvent être une base adaptable à la demande de l’entreprise. J’ai notamment 5 enquêtes policières qui permettent la compréhension de la transparence de l’information, un atelier co-crée avec Captain Massage pour l’écologie personnelle et le bien être au sens premier du terme, un atelier modulable à souhait sur le savoir être, fait d’une successions de jeux de 5 à 20 min et un atelier identique dans le noir pour la confiance, un jeu de Lego, le Citylab, pour la compréhension de la posture du manager, un atelier d’écriture sur les valeurs de l’entreprise à scénariser, j’ai des jeux pour travailler dans l’industrie ou l’événement, un autre pour s’inspirer à créer des innovations… et tout un placard de jeux qui n’ont été joué qu’une seule fois pour une demande et qui ne demandent qu’à voir le jour à nouveau 😊

Sophie Herrault : Comment peut-on te contacter ?

Delphine Leroux : 06 23 99 05 87 // contact @ coezi.fr

Sophie Herrault : Un grand merci, Delphine, pour tes réponses.

Les liens utiles :

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