Vous arrive-t-il de vous prendre un singe, c’est-à-dire d’hériter d’une problématique qui n’était initialement pas de votre responsabilité et que vous n’avez pas non plus vraiment acceptée mais que vous devez traiter ? Les « singes » (expression inventée par l’auteur américain Kenneth Blanchard) se transmettent le plus souvent de façon sournoise, un peu comme les « patates chaudes ». Que faire dans cette situation ?

  • Généralement, vous allez ressentir de l’énervement ou de la colère liés à une forte impression de vous être fait avoir ou un sentiment d’injustice du fait que ce n’était normalement pas à vous de régler le problème. Le plus important est donc dans un premier temps d’apaiser vos émotions. Mettez en pratique le Ho’oponopono Cette méthode de guérison hawaïenne consiste à vous adresser ces quatre phrases : « Je suis désolé. Pardonne-moi s’il te plaît. Merci. Je t’aime. » Soyez indulgent avec vous-même, pardonnez-vous d’avoir pris ce singe. Si vous aviez eu la possibilité de faire autrement sur le moment, vous l’auriez sans doute refusé.
  • Vous êtes entièrement responsable de cette situation. Interrogez-vous sur les raisons qui vous ont fait accepter : vouliez-vous faire plaisir à l’autre (si oui, était-ce pour les bonnes raisons ?), vouliez-vous l’aider (êtes-vous sûr de le rendre autonome en jouant au sauveur ?), vous n’avez pas réussi à vous affirmer, vous avez préféré pouvoir contrôler la situation et être sûr qu’elle allait être résolu comme vous le désiriez (ne seriez-vous pas dans ce cas un tantinet perfectionniste/contrôlant ?), vous préfériez gérer la situation plutôt que de mettre à mal une de vos valeurs (respectez vos engagements, faire passer l’intérêt collectif avant vos intérêts personnels, préserver de bonnes relations avec un tiers impliqué…). Une fois la cause identifiée, il vous sera plus facile de corriger le problème de cette passation de singe à la source : problème de confiance en soi, besoins de reconnaissance, d’amour, de contrôle…
  • Autorisez-vous à rendre le singe à celui qui vous l’a remis si cela est encore possible en redonnant à césar ce qui lui appartient : « je ne vais finalement pas pouvoir traiter ce dossier dans le temps que tu m’alloues » ; « je te propose de voir ça directement avec lui, tu seras plus à même de lui expliquer tes griefs »… Rappelez-lui les responsabilités de chacun (les siennes et les vôtres), et recadrez les choses pour l’avenir en fixant des limites claires sur ce qui est acceptable pour vous et ce qui ne l’est pas (je suis d’accord pour gérer ce genre de dossier si je les ai au minimum trois jours avant l’expiration du délai et non pas cinq minutes avant que je parte en week-end…)
  • Si vous récupérez régulièrement le même singe (par exemple : c’est à vous de vous débrouillez quand les enfants sont malades alors que vous êtes deux parents ; vous faites le messager entre votre conjoint et votre mère ; c’est vous qui vous retrouvez à appeler le client chaque fois que votre collègue oublie de lui envoyer les informations en temps et en heure…), c’est que vous traînez peut-être un singe sans le savoir. Alors arrêtez de le nourrir et allez voir un professionnel de la relation d’aide ! 😛

Si ce n’est pas aux autres qu’on dit non, c’est à soi-même, au respect de soi, de ses besoins, de ses envies, de ses propres limites. C’est donc une trahison personnelle que l’on s’inflige à chaque refus de l’affrontement.
Christelle Petitcollin – S’affirmer et oser dire non

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