Interview de Philippe Rambaud, fondateur de l’association 60000 Rebonds
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Ce que vous allez découvrir dans cette vidéo :
- 1 Comment un échec peut devenir un succès (0’41)
- 1.1 Travaillez sur votre échec ! (1’07)
- 1.2 Faites quelque chose de votre échec ! (2’32)
- 1.3 Faites preuve d’altruisme (3’32)
- 2 Comment transformer les émotions liées à l’échec ? (5’19)
- 2.1 Anticipez le fait que vous aurez des échecs (5’40)
- 2.2 Lâchez-prise (7’03)
Interview de Philippe Rambaud, fondateur de l’association 60000 Rebonds (www.60000rebonds.com – accompagnement des entrepreneurs qui ont fait faillite) par Sophie Herrault – auteure, blogueuse et youtubeuse (www.livre.sophieherrault.fr). En partenariat avec TV sur Erdre
Sa démarche : Prouver que l’échec est un tremplin vers la réussite
1 Comment un échec entrepreneurial peut se transformer en succès
Sophie Herrault : Bonjour Philippe ! Rebonjour même car nous avons eu l’occasion d’échanger à la fois sur l’échec et sur le courage. Et là, pour moi, c’est important d’aborder avec toi la notion de rebond. J’ai récupéré cette phrase que tu as dite : « Pour progresser, nous avons besoin d’échouer ; c’est à travers nos échecs que nous nous allons construire nos succès. » Qu’est-ce qui fait que justement on va transformer un échec en succès ?
Philippe Rambaud : Alors d’abord, c’est évidemment une notion complexe. Toutes les questions et toutes les notions que tu abordes ici sont tout sauf simples et donc il n’y a pas de réponses et pas de recette miracle.
1.1 Travaillez sur votre échec !
Philippe Rambaud : Néanmoins, je pense que là aussi à travers tous les hommes et les femmes que nous accompagnons, on se rend compte d’un système qui est le travail de l’échec d’abord. Parce que, à nouveau, si on ne fait rien de son échec, on ne peut pas en espérer grand-chose. Si par contre, on travaille cet échec et cette épreuve qu’on a perçu comme un échec avec des gens professionnels, qu’on arrive à se distancier, à relativiser, à analyser les erreurs décisionnelles, les erreurs de comportement, ce qui dépend de nous, ce qui ne dépend pas de nous, etc… Bien dissocier aussi l’être que nous sommes du dirigeant que nous avons été lors de cet échec professionnel…
Sophie Herrault : Donc de la fonction…
Philippe Rambaud : Donc de la fonction, je pense que déjà on fait un immense saut. Est-ce que c’est le rebond ? Pas encore mais un immense saut et on grandi de manière considérable. Surtout qu’à cette occasion on va probablement révéler des potentiels, révéler des talents, révéler finalement à nous-mêmes des nouvelles projections de notre vie que probablement sans ce travail on n’aurait pas vues. Donc je crois que tout ce « travail », ce vrai travail, ces cibles, c’est du boulot ! De cet échec, plutôt que de le mettre sous le tapis et de l’oublier, je crois que c’est un premier tremplin vers un rebond et un rebond qui correspond à avoir grandi, c’est un rebond plus haut que la position où on était.
1.2 Faites quelque chose de votre échec !
Philippe Rambaud : La deuxième, je crois, pour aussi peut-être se nourrir encore davantage de ces rebonds, c’est de faire quelque chose de son échec. C’est-à-dire peut-être un grand projet. Ça peut paraître aberrant, il y a quelqu’un qui me disait l’autre jour, un journaliste qui écrit un livre sur les drames, les drames que vivent les individus, et qui me disait « Voyez, tous les gens que j’ai interviewés ont fait quelque chose de leur drame : ils ont créé une association, ils ont monté une activité, ils ont fait quelque chose de leur drame, qui d’une certaine manière leur a permis de le dépasser. Un drame c’est la perte d’un enfant, ce sont des choses de cet ordre-là. La faillite n’est pas de ce niveau-là. Mais je pense que cette démarche de dire je vais faire quelque chose de mon projet, moi j’en ai fait une association par exemple pour aider des entrepreneurs, je pense que ça, c’est donné un sens d’un seul coup finalement à ce qui a été une épreuve une grande douleur pour nous. C’est merveilleux et ça, c’est une manière de rebondir exceptionnelle et ça peut prendre mille formes.
1.3 Faites preuve d’altruisme
Philippe Rambaud : Et enfin, la dernière chose me semble-t-il qui me vient en tête, c’est l’altruisme. Je pense que là aussi, pour se distancier de ses propres problèmes, pour relativiser ses propres problèmes, c’est en donnant aux autres aussi qu’on reçoit énormément. Et je pense que la société devient, et doit devenir, de plus en plus altruiste. C’est au moment où on voudrait se protéger le plus finalement qu’il faut probablement s’ouvrir le plus et aller vers les autres. Quelquefois, on pense qu’on n’a rien à donner tellement on est pris par l’angoisse, le stress, la détresse qu’on subit, et bien c’est en allant au contraire vers les autres qu’on s’enrichit le plus, y compris quand on est dans des positions de faiblesse aussi grandes. Je pense que c’est un réflexe qui n’est pas naturel. On est plutôt des animaux, on a plutôt tendance à se protéger. C’est quelque chose là aussi qu’il faut que peut être notre environnement nous pousse à faire. Et le bénévolat est par exemple une démarche altruiste, même si c’est peu de temps, qui est formidablement puissante pour nous révéler notre propre force, nos propres talents, notre propre estime de nous.
Sophie Herrault : Donc quelque chose d’important pour pouvoir rebondir, un nouveau projet en fait…
Philippe Rambaud : Oui, je le crois profondément.
2 Comment transformer les émotions liées à l’échec ?
Sophie Herrault : Alors tu as également, enfin ce n’est pas forcément de toi mais la phrase a été reprise et tu l’as utilisée : « le succès, c’est d’aller d’échec en échec avec enthousiasme ». Justement, est-ce qu’il y a des petites choses simples qui pourraient être faites pour basculer de ces émotions qu’on vit comme la honte, la tristesse, parfois même le désespoir et aller vers de l’enthousiasme ? Parce que le dire c’est bien, mais quand on est en phase de rebond, ça paraît moins évident.
Philippe Rambaud : Non, ce n’est pas évident. D’ailleurs, si c’était évident, on n’aurait pas ce dialogue et on ne réfléchirait pas depuis l’antiquité à ce que c’est que cet échec, cette épreuve, pourquoi on a tant de difficultés…
2.1 Anticipez le fait que vous aurez des échecs
Philippe Rambaud : Ce n’est pas évident mais ce sont des process qui se mettent en œuvre. Et dans un monde qui est volatile, imprévisible, il faut qu’on se prépare, il faut qu’on s’entraîne effectivement à cette notion d’épreuve, d’échec, et pas simplement à « comment faire de la réussite ». C’est très bien la réussite mais on n’a pas besoin qu’on réfléchisse beaucoup sur elle. L’échec, l’épreuve, c’est beaucoup plus important et on va en avoir dans notre vie. Et ce n’est pas grave ! Ça fait partie de la vie. Il faut simplement qu’on s’entraîne à savoir les gérer.
Philippe Rambaud : Et je pense que cet entraînement, il commence dès l’école. Dès l’école on devrait, « on devrait » parce que je ne suis pas sûr qu’on le fasse, ni les parents, ni les profs, on devrait apprendre aux enfants à anticiper que l’échec fait partie de la vie, que prendre des risques c’est vital quand on commence à marcher mais ça veut dire qu’on peut peut-être aussi tomber ! Et que ce n’est pas grave mais qu’il faut en faire quelque chose.
Philippe Rambaud : Et je crois que cet entraînement à l’échec n’est pas du tout une angoisse. Je n’ai jamais pensé que, parce qu’on s’entraîne, on va devenir tétanisés. Non, au contraire, on va domestiquer ses problématiques, ses sentiments, ses mythes également parce qu’il y a beaucoup de mythes derrière l’échec et l’épreuve. Et je pense que c’est comme ça, progressivement, qu’on apprend aussi en tirer toute la substance le jour où on est adulte et qu’on transmette aussi à nos enfants.
2.2 Lâchez-prise
Sophie Herrault : C’est donc peut-être finalement le meilleur conseil : autorise-toi le droit à l’erreur ?
Philippe Rambaud : Oui, lâcher prise. C’est vraiment ce qu’on dit beaucoup et je le dis d’autant plus que je pense que j’ai très mal élevé mes enfants dans ce domaine-là. Je les ai élevés sur un modèle que j’ai cru être le bon, les meilleurs modèles beaucoup trop ancrés sur la réussite et en gros aussi « tu auras la vie que tu mérites et que tu auras mise en œuvre ». Donc en gros, tu décides de ton avenir. Ce n’est pas vrai ! On ne décide pas de tout son avenir. On n’est pas forcément dans les meilleures dispositions pour réussir et ce n’est pas grave ! Le tout, c’est qu’on ait compris, c’est qu’on ait travaillé les moments de douleur, d’échec, de questionnement, et qu’on en ait fait quelque chose. Mais ça fait partie de la vie et c’est peut-être au contraire, on en a parlé du cadeau caché, c’est peut-être le moment le plus intense pour progresser. Donc ce n’est sûrement pas un moment où il faut qu’on doute de soi, c’est un moment où il faut qu’on se mette au boulot !
Sophie Herrault : Finalement, c’est le meilleur moyen d’avoir confiance en soi ! C’est d’être face à l’échec et de se dire finalement c’est une des plus belles expériences que je peux vivre, même si elle est désagréable.
Philippe Rambaud : En tout cas, il ne faut surtout pas imaginer un monde où on échapperait à l’échec. Ou alors, c’est qu’on ne tente rien et là c’est encore pire, on ne vit pas.
Sophie Herrault : Merci beaucoup Philippe.
Philippe Rambaud : Merci.
Pour en savoir plus sur l’association 60000 Rebonds (Accompagnement des entrepreneurs qui ont fait faillite à rebondir sur un nouveau projet professionnel) :
- Site : www.60000rebonds.com
- Facebook : https://www.facebook.com/60000Rebonds/
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- Vivre un échec entrepreneurial
- Comprendre l’échec entrepreneurial pour évoluer
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