Qu’est-ce qu’une croyance limitante ?
Les différents types de croyances ?
Une croyance est une pensée que vous tenez pour vraie et que vous avez intégrée dans votre vie. Il existe trois sortes de croyances :
- celles dites neutres qui n’ont aucun impact particulier : « les cravates à rayures te vont mieux »,
- les croyances dites ressources qui vous permettent de vivre des émotions agréables et d’avancer vers les objectifs que vous vous êtes fixés : « je peux réussir tout ce que j’entreprends »,
- et enfin celles dites limitantes qui agissent comme des freins et vous limitent dans vos choix et actions : « je n’obtiendrai jamais ce rendez-vous avec cette personne ».
Un monde de croyances
Depuis notre naissance, nous sommes baignés dans des croyances qui nous viennent de nos figures parentales et de nos expériences personnelles. Ces croyances portent sur notre identité, celles des autres et sur l’environnement et le monde qui nous entoure. Elles sont à la base de notre vision de la vie et des relations avec autrui. Elles participent à l’estime et à la confiance que nous nous portons. Beaucoup de nos croyances se construisent dans l’enfance en se basant sur les réactions émotionnelles de nos figures parentales :
- « Papa et maman m’ont grondé(e) parce qu’ils ne m’aiment pas. »
- « Je n’ai pas su répondre à la maîtresse donc je suis nul(e). »
- « Mes parents m’ont toujours répété que les riches sont des voleurs et je ne veux pas être considéré(e) comme un(e) voleur/se. »
Ces croyances constituent un référentiel qui nous permettent de comprendre le monde tel qu’il se présente à nous. Elles posent également un cadre social et culturel qui nous permet de répondre aux besoins d’appartenance évoqués par Abraham Maslow dans sa pyramide des besoins.
Comment se construit une croyance ?
Une croyance est la résultante d’éléments combinés : des expériences, des émotions, des actes, des résultats et une interprétation des conséquences. Lorsqu’un évènement ou des propos suscitent en nous une émotion particulière (de la joie, de la fierté, de la peur, de la tristesse, de la honte, de la colère…), il prend place dans notre mémoire. Lorsque ceux-ci génèrent les mêmes résultats, nous finissons par considérer ce qui a été vécu comme étant la « Vérité » puisqu’elle se vérifie à chaque fois. Nos parents nous transmettent également leurs valeurs et leurs principes de vie en nous répétant les mêmes discours.
Le cercle vicieux ou vertueux des croyances
Dès lors que vous avez intégré une croyance (donc que vous avez pris une pensée comme étant La Vérité), vous devenez dépendante d’elle et vous vous laissez « manipuler » par ce qu’elle implique comme résultats.
L’impact des croyances limitantes au travers d’un exemple…
Imaginons que vous ayez eu une très mauvaise note en mathématiques et que l’enseignant vous ai fait une remarque désagréable devant vos camarades, puis lorsque vous êtes rentré(e) chez vous votre mère a déclaré que « c’est normal, moi aussi j’étais nulle en maths. » Votre mère alimente sa croyance que « les chiens ne font pas des chats, la preuve, il/elle a eu une mauvaise note dans cette matière » et vous vous créez une croyance (au vu de ces deux expériences) que vous n’êtes pas fait pour les mathématiques. Un peu plus tard, la maîtresse donne un exercice difficile. Votre croyance « je suis nul(e) en maths, c’est maman qui me l’a dit et je n’ai pas de raison de le remettre en question » vous pousse à croire que quoi que vous fassiez vous obtiendrez un résultat catastrophique, donc à quoi bon… La mauvaise note se confirme et vous continuez à alimenter cette croyance que vous n’êtes pas un(e) matheux/se sans vous rendre compte que vous êtes à l’origine de cette seconde expérience, donc entièrement responsable de ce qui vous arrive. Cela signifie que les conséquences auraient pu être différentes si vous n’aviez pas eu cette croyance limitante.
Versus les effets d’une croyance ressource
Imaginons maintenant le cas inverse où votre mère vous aurait dit « ça arrive de se tromper et de ne pas savoir, je suis sûre que tu réussiras la prochaine fois. ». Lorsque vous êtes face à cet exercice difficile, vous allez chercher la solution parce que « maman pense que je vais réussir et si elle le pense, c’est que c’est vrai ». Votre résultat va être bien différent du premier cas et vous allez vous construire une croyance ressource du type « je peux me tromper et réussir malgré tout. »
La croyance conditionne l’expérience et l’expérience alimente la croyance.
David Lefrançois
Le lien entre croyances, Vérité et Réalité
La réalité est un ensemble de faits que nous expérimentons au travers de filtres liés à nos croyances et aux émotions induites. Lorsqu’une croyance est bien ancrée, elle devient donc la Vérité pour soi-même et constitue le socle de notre identité (personnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle…).
Quand notre Vérité prend la place de la Réalité
Peut-être connaissez-vous la bande dessinée « L’ours Barnabé » ? Dans l’intégrale tome 2, il y a une scène où l’ours Barnabé se balade avec son ami le lapin en lui indiquant qu’il ne croira aux extra-terrestres que quand il en verra. La bulle suivante montre une soucoupe qui atterrit et un extraterrestre venir discuter avec nos deux protagonistes. L’engin volant repart et Barnabé dit « je ne vais pas croire à un simple souvenir ! ».
Vous pouvez donc même être amené à déformer la Réalité pour qu’elle soit conforme à votre Vérité car cela est plus rassurant que de vous remettre en question. Vous assimilerez ce fait comme étant « l’exception qui confirme la règle ». Peu importe que des éléments nouveaux viennent contredire ce que vous croyez, votre croyance aura toujours plus de valeur et de poids que n’importe quoi d’autre. Vous finirez même par créer des expériences qui démontreront que vous aviez raison.
L’interprétation au cœur de nos croyances
Il y a une grande différence entre ce que nous considérons comme étant la Vérité et ce qui constitue ce que nous appelons la Réalité. Il est donc important de se rappeler que la Réalité est constituée d’autant de Vérités qu’il y a d’individus pour l’interpréter. L’interprétation elle-même dépend de nos héritages familiaux et culturels ainsi que de nos expériences passées et des ressentis émotionnels que nous avons eu à leurs égards.
La plus grande richesse de l’être humain tient dans cette différence essentielle et vitale de voir le monde différemment.
Ce qu’on croit a le même poids que ce qu’on sait.
Jean-François Somain – La Nuit du chien-loup
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