Faire face à une critique

Pour les êtres parfaits que nous sommes, la critique est souvent difficile à accepter. Pourquoi ? Quelles sont les attitudes qui peuvent en découler ? Comment réagir positivement ?

Les différents types de critiques

Il existe plusieurs types de critiques :

  • Les « gratuites » qui sont destinées volontairement à vous faire du mal, également appelées attaques personnelles qui peuvent aller jusqu’à l’insulte,
  • Celles qui vous sont reprochées et qui sont justifiées par des faits,
  • Les « positives » ou « constructives » qui sont énoncées (généralement avec bienveillance) pour que vous puissiez mener une réflexion sur le sujet.

Pourquoi réagissons-nous face à une critique ?

Les critiques viennent remettre en cause un comportement, une attitude, des valeurs, des croyances que nous avons. Assimilé à notre identité profonde, notre inconscient fait le constat que nous ne sommes pas aimé tel que nous sommes… Nous vivons donc souvent cette situation comme un rejet de la part des autres.

Une critique nous affecte dans trois situations :

  • Lorsque nous sommes en manque d’estime de nous-même et que nous considérons que la parole de l’autre a plus de poids que la nôtre,
  • Lorsque notre inconscient reconnait une part de vérité dans ce qui est énoncé,
  • Ou lorsqu’elle vient mettre à mal une valeur importante à nos yeux (cas des insultes où la notion de respect est en jeu).

Quand ce n’est pas le cas, les mots utilisés et la forme pour les dire n’ont aucun impact émotionnel sur nous.

Les attitudes face à la critique

Vous avez plusieurs façons d’envisager la situation :

  • L’attaque : vous ripostez de façon plus ou moins agressive, considérant que vous avez été vous-même agressé verbalement,
  • La prostration : vous vous refermez sur vous-même, faute de pouvoir réagir,
  • La fuite : vous préférez éluder le problème et croire que les propos n’ont jamais été prononcés,
  • La remise en question : vous questionnez l’autre pour comprendre ce qui l’a amené à vous tenir ces paroles et entamer un échange constructif.

Comment réagir positivement face à la critique ?

1. Identifiez le vrai problème

Parfois le déclencheur n’a rien à voir avec les propos tenus. Ce peut être une situation antérieure qui n’a pas été résolue et qui ressort au moindre prétexte, ou la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Cherchez à comprendre ce qui a poussé l’autre à vous dire cette critique.

2. Faites la part des choses

Sachez que nous sommes tous des miroirs les uns pour les autres et parfois la critique qui vous a été formulée ne s’adresse pas toujours à vous mais parfois à celui qui vous l’a dit. Dans ce cas, la vérité est trop lourde à accepter pour l’autre et il préfère vous le reprochez plutôt que se remettre lui-même en question. Rappelez-vous cette phrase d’enfant « c’est celui qui le dit qui l’est ».

Avant de réagir, interrogez-vous donc sur la part de responsabilité qui est la vôtre dans la situation présente et ce qui appartient à l’autre. Selon l’expression consacré : « rendez à César ce qui lui appartient ».

Soyez honnête avec vous-même, surtout si la critique vous a affectée. Cela signifie que vous avez quelque chose à travailler…

3. Questionnez et interpellez de façon intelligente (dialectique)

Pour savoir si la critique est légitime et justifiée, il est important de poser des questions dans un mode « adulte » et de ramener le débat sur des faits objectifs.

Voici une technique pour répondre à la critique de manière positive et constructive qui se déroule en cinq phases.

3.1 Accueillez la critique : « Oui, je comprends »

Faites preuve d’écoute et acceptez que l’autre puisse avoir un point de vue différent du vôtre : « Oui, je comprends ».

3.2 Reformulez la critique : « Vous voulez dire que… »

Pour indiquer que vous avez effectivement bien entendu ce qui vous a été dit, répétez le reproche en reprenant la même phrase et la formule d’exagération ou de généralité s’il y en a une (cela concerne les expressions du type : toujours, jamais, trop…) : « Vous voulez dire que…  ».

3.3 Verrouillez la critique : « C’est bien ça ? »

Pour être sûr que vous allez bien parler de la même chose, verrouillez avec votre interlocuteur le reproche qui vous est fait : « C’est bien ça ? »

Si la réponse est non, demandez à ce que votre interlocuteur vous réexplique. Mais dès lors que l’on vous a dit oui, il sera d’autant plus difficile par la suite de revenir dessus plus tard. Ce mot d’accord permet également de dédramatiser la situation.

3.4 Remerciez et allez dans le sens de votre interlocuteur

En remerciant votre interlocuteur, vous lui donner l’impression qu’il a été entendu et vous vous placez ainsi dans un contexte favorable d’écoute mutuelle : « Je vous remercie de mettre en avant cette notion à laquelle j’attache aussi une grande importance. »

3.5 Questionnez sur les faits qui vous sont reprochés : « Sur quels critères vous basez-vous ? »

Lorsque le contexte est positif et que chacun est prêt à écouter l’autre, il devient plus facile pour vous d’exposer vos propres idées et revendications : « A ce propos, sur quels critères vous basez-vous pour dire que… ? »

Demandez des éléments factuels et si besoin reposez la question « sur quels critères factuels tu te bases pour dire ça ? ». Il sera alors possible d’argumenter et de prendre vos responsabilités sur le reproche est justifié.

3.6 Exemple de gestion de la critique avec la dialectique

  • « Tu es trop lent ! »
  • « Oui, je comprends. Tu veux dire que je ne suis pas assez rapide pour exécuter les tâches que tu m’as demandées. C’est bien ça ? »
  • « Oui »
  • « Je te remercie de mettre en avant cette notion de rapidité d’exécution à laquelle j’attache aussi beaucoup d’importance. A ce propos, sur quels critères te bases-tu pour dire ça ? »

Je vous invite à commenter et partager.

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