Interview de Pierre Rousseau, pédicure et podologue

Postures et comportements avec Pierre Rousseau et Sophie Herrault (Vidéo 1)

Ce que vous allez découvrir dans cette vidéo :

  1. Quels sont les différents types de postures ? (0’46)
  2. Quels sont les caractères associés ? (5’47)
  3. Comment cela évolue-t-il dans le temps ? (9’23)

Interview de Pierre Rousseau, pédicure et podologue, par Sophie Herrault – coach en motivation et intelligence émotionnelle et romancière (www.livre.sophieherrault.fr). En partenariat avec TV sur Erdre

Sa démarche : Faire avancer le collectif


Postures et comportements

Sophie Herrault : Bonjour à tous. Bienvenus sur la chaîne YouTube « Sophie Herrault – Générateur de possibles ». Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir d’interviewer Pierre Rousseau. Pierre, bonjour !

Pierre Rousseau : Bonjour !

Sophie Herrault : Pierre est pédicure-podologue et c’est quelqu’un qui a énormément de choses à révéler. Je l’ai trouvé extrêmement passionnant et je voulais vous en faire profiter sur ce thème « Postures et comportements ».

1. Quels sont les différents types de postures ?

Sophie Herrault : Alors justement la première question, c’est que tu m’as expliqué qu’il y avait différents types de postures. Quelles sont-elles ?

Le bassin comme pivot central

Pierre Rousseau : On a différentes postures, différentes personnes, différentes façons de se comporter. On a d’abord des gens qui sont en lien avec ce qu’ils sont, qui ont besoin de se rassurer et pour ça ils vont utiliser leur bassin et ils vont avoir besoin de s’ancrer au sol. Donc quand on se met dans une chaise, on se met en arrière, bien dans le dossier. Quand on les voit marcher, c’est le bassin qui va bouger et si on prend un exemple qui est plus révélateur, c’est un peu une exception mais Yohann Diniz qui est marcheurs olympique, si on veut prendre un stéréotype, c’est ça. C’est quelqu’un qui va beaucoup utiliser ses bras et avec le bassin qui bouge beaucoup, les épaules bougent très peu. Et en fait, ils roulent des fesses, ils roulent des fesses, ils roulent des fesses avec un corps qui globalement va être plutôt rétro pulsé, qui est plutôt porté en arrière, qui va utiliser tous les muscles de la face avant du corps pour se retenir. Et en fait, ils posent un pas devant et le but du jeu, c’est d’aller attraper le sol et de tirer pour pouvoir avancer. Il met un pied devant, il tire, il met l’autre, il tire et à chaque fois c’est avec la force du bassin. Et ça roule, ça avance tranquillement.

Sophie Herrault : Donc là, le bassin est le pivot central dans ce cadre-là.

Pierre Rousseau : Voilà ! C’est là où on va avoir le plus de mobilité. Ça va être un fonctionnement en un temps, il part et directement il envoie et il tire. Il n’a pas besoin d’amorcer son mouvement. Ça va venir comme ça tout doucement, au fur et à mesure.

Les épaules pour se libérer

Pierre Rousseau : De l’autre côté, on a des gens qui vont eux avoir besoin de faire bouger leurs épaules. Ils ont besoin de monter pour libérer leurs épaules pour bouger. Dans une chaise, ils vont être beaucoup plus en avant, libérés du dossier, moins besoin de s’ancrer. Eux, ils vont plutôt chercher à s’ouvrir. Donc on va les retrouver assis sur l’avant de la chaise. Et quand ils marchent, eux au contraire, ils sont en avant et ils se laissent tomber en avant au fur et à mesure. Ils vont avoir des muscles plutôt à l’arrière du corps, très puissants, qui vont retenir cette chute en avant. Et ce fonctionnement, on va les retrouver plus dans du rebond, plus de mouvement dans les épaules. Et en fait, ils sont perpétuellement en train de tomber en avant et ils avancent les jambes pour éviter de se casser la gueule en avant. Le corps va absorber cette énergie qui part vers l’avant, il va l’amortir et la restituer comme un ressort. Quand les autres qui fonctionnent plus par le bassin, par le bas, eux ils vont pousser comme des pistons, ils vont attraper le sol et pousser vers l’avant. Alors que les gens qui fonctionnent par les épaules vont tout absorber comme un ressort et toujours restituer en marchant. Ça va faire des gens qui vont rebondir donc avec des oscillations verticales importantes. Ça va partir des épaules quand les autres ça va partir des fesses et on verra leur tête qui ne bouge pas.

Illustration avec les tennismen

Au niveau du corps, quand ça part du bassin, on a besoin parce que ce sont les muscles antérieurs qui sont puissants, tout va se refermer. Tous les mouvements de rotations internes, ce qu’on appelle la pronation, tout ce qui vient vers l’intérieur sera puissant et aisé. Donc si je suis tennisman, je vais avoir ma main naturellement vers l’extérieur pour que quand j’ai besoin de frapper la balle tout part à l’intérieur. Alors qu’à l’inverse, si je suis plus à l’aise pour partir vers l’extérieur pour m’ouvrir, je vais partir un peu fermé parce que là où je m’épanouis c’est pour envoyer du revers.

Pierre Rousseau : Et ça c’est intéressant au niveau du fonctionnement parce que quand on regarde au niveau de la marche, on va avoir des gens qui vont être très portés vers l’intérieur avec les genoux qui rentrent, les pieds qui rentrent, mais qui n’ont aucun problème, tout va bien. Parce qu’en fait, ils sont dans leur fonctionnement, la machine elle est faite pour fonctionner comme ça ! Ça sort un peu des stéréotypes orthonormés qu’on apprend à l’école, mais en fait c’est aussi leur fonctionnement. Donc corriger leur posture qui paraît anormale pour la société, c’est en fait les mettre dans un cul de sac.

Sophie Herrault : Donc en porte-à-faux par rapport à leur façon d’être…

Pierre Rousseau : A ce qu’ils sont eux. Et on va leur demander un fonctionnement qui n’est pas le leur et qui peut les perturber alors qu’il faut laisser les gens s’exprimer.

2. Quels sont les caractères associés ?

Sophie Herrault : Dans ce que tu expliques en fait, est-ce que ça correspond à des caractères ?

Un fonctionnement « étape par étape » ou « but final »

Pierre Rousseau : On voit des grands traits de caractère qui vont ressortir de là-dedans. Chez ces gens qui fonctionnent par le bassin, on va avoir un besoin qui fonctionne temps par temps. Il tire et en fait avec eux, il faut communiquer étape par étape, comment est-ce qu’on va construire un projet. Si on leur demande un exercice, il ne faut pas leur dire « faites ça », il faut montrer l’étape 1, ‘étape 2, l’étape 3 pour faire ça. Les gens qui fonctionnent par les épaules vont avoir besoin dans un premier temps d’amorçage, mais eux ils s’expriment vraiment une fois qu’ils ont pris leur inertie. Et donc ces gens-là, c’est simple, il suffit de leur donner le but final et ils vont pouvoir partir directement dessus. Les étapes par où ils vont passer, c’est moins important pour eux, eux c’est vraiment partir sur le mouvement.

Les indications données par le port de tête

Pierre Rousseau : Et en fait, il y a un deuxième trait de caractère, deuxième trait à prendre en compte, c’est qu’on a aussi au niveau cérébral et qu’on voit principalement au niveau du port de tête, des gens qui vont avoir soit des ports de tête très avancés, ou au contraire très droits. Et quand on combine les deux, on commence à avoir des gros traits de caractère qui ressortent, des profils qui sont encore assez généraux mais assez marqués.

Pierre Rousseau : Avec des gens en fait qui sont implantés très droit, qu’on va retrouver par exemple sur des sports comme du tir, beaucoup plus à l’aise à l’inspiration au moment de tirer. Et en fait, ce sont des gens, quand on étudie tout ça, qui vont réfléchir, qui sont dans la pensée, qui sont un peu critiques, qui ont besoin de séparer les choses. Ils partent sur des critères plutôt impersonnels et qui vont un peu tout segmenter. Ils ont besoin de rationalité pour fonctionner.

Sophie Herrault : Dans l’analyse, en fait ?

Pierre Rousseau : Beaucoup d’analyse. Et donc du coup, si tu prends ce trait-là et que tu l’associes à quelqu’un que tu vois qui est en plus très « bassin », tu vas avoir quelqu’un qui va avoir besoin d’étapes, qui va avoir besoin de beaucoup d’étapes et qui va beaucoup critiquer, qui va se mettre sur des choses très rationnelles, donc avoir quelqu’un qui va beaucoup travailler sur de l’analyse. Mais on trouve ça aussi dans ce genre-là des gens qui bougent beaucoup, qui ont besoin d’avancer, mais qu’on retrouve avec beaucoup d’analyse. C’est intéressant.

Pierre Rousseau : Ou alors tu peux aussi trouver maintenant, si tu gardes ce côté tête droite mais sur quelqu’un qui travaille avec les épaules, c’est toujours quelqu’un qui va avoir besoin de rationalité, de se poser des questions mais qui peut aussi partir sur un projet complet. Et donc là, on a plus un profil de chercheur, quelqu’un qui va se poser beaucoup de questions, qui va s’attacher à son travail, qui va être très impliqué là-dedans. Et si tu veux commencer à le déstabiliser, il suffit de rentrer comme ça, lui dire que telle action n’a pas été bien faite, que les critères n’étaient pas assez rationnels… et on peut assez facilement déstabiliser la personne. Ce qui peut être bien ou pas. Du coup, ça permet avec ces deux points-là de retrouver quatre grands profils principaux qui permettent d’avoir déjà des fonctionnements différents, mais globalement on trouve des choses communes.

3. Comment cela évolue-t-il dans le temps ?

Sophie Herrault : On est en train de parler de postures, de choses inscrites dans le corps. Est-ce que c’est figé dans le temps ou ça évolu ? Comment ça se traduit dans le temps ?

Pierre Rousseau : Ça je n’ai pas encore beaucoup d’informations mais je pense que ça évolue dans le temps. Après, on a notre fonctionnement qui nous est propre, qui lui est fixe. Mais autour de ça, quand on va grandir, quand on va mûrir, on va arriver à prendre du recul sur qui je suis, comment je fonctionne. Sachant que ça se développe beaucoup à l’adolescence. Et d’un point de vue moteur et posture, on va voir se développer une posture principale qui va me permettre à moi d’être efficace, de fonctionner et des fois des postures annexes (une, deux, trois…) qui vont me permettre quand je suis dans une position de faiblesse, d’insécurité ou de stress d’arriver à prendre du recul. Parce que si je reste trop dans mon fonctionnement, je vais monter en régime, du moins je vais-je être bloqué dans une boucle particulière qui va monter en pression et parfois on a juste besoin d’arrêter de fonctionner comme ça et de prendre du recul, d’avoir une position de secours. Et ça on le voit par exemple dans le positionnement des yeux, le positionnement des épaules… Est-ce que naturellement je suis en avant ? Et là ta question ne me plaît pas et je vais passer l’info sur mon épaule en fonction de mon bassin, ou ma tête qui va changer de position… Tout ça, ça peut s’observer facilement.

Sophie Herrault : C’est à dire que finalement, il y a ce qu’on pourrait appeler un caractère dominant qui va plutôt être pas figé mais…

Pierre Rousseau : Pas figé mais il évolue.

Sophie Herrault : Il va évoluer mais dans ces plus petits composants, dans ces variables en fait ? Globalement cette dominante, je pourrais plutôt l’appeler comme ça, elle va être plutôt constante dans le temps

Pierre Rousseau : Voilà et elle évolue au fur et à mesure.

Sophie Herrault : Pour s’adapter au contexte…

Pierre Rousseau : Au fur et à mesure de la vie, on va avoir cette dominante qui reste et elle va être étayée par des minimes qui vont se développer autour et qui vont permettre à chacun d’avoir une boîte à outils qui s’étaye au fur et à mesure du temps, qui s’enrichit, pour pouvoir répondre à différentes situations, différents contextes. Et ça se développe au fur et à mesure de la vie.

Sophie Herrault : Ce que tu expliquais aussi tout à l’heure, c’est que peut-être qu’on peut aussi faire évoluer encore un peu plus en accentuant par la prise de conscience la posture que l’on a et peut-être volontairement se mettre dans une autre posture pour pouvoir avoir une autre interaction avec les personnes et l’environnement.

Pierre Rousseau : Ou déjà d’un point de vue personnel, soit je me mets mimétique d’une personne en face de moi qui ne fonctionne pas pareil et je peux du fait que j’ai intellectualisé tout ça, me mettre volontairement dans une position qui n’est pas la mienne et qui va me permettre d’interagir avec quelqu’un. Ou alors, si je sais que je vais tomber dans un contexte particulier, par exemple un tir au but à la coupe du monde à la 90e minute, je sais que j’aurai du stress je sais que ça ne va pas être une situation facile et bien là je peux utiliser, étant donné que je sais comment je fonctionne, et bien je peux aller chercher mon fonctionnement annexe dans lequel je serai plus à l’aise dans une situation de stress comme ça.

Sophie Herrault : Plus adapté pour y faire face.

Pierre Rousseau : Et poser directement ma posture qui sera plus adaptée et qui va me permettre de fonctionner malgré le stress et qui ne sera pas forcément ma dominante.

Sophie Herrault : Pierre, un grand merci pour toutes ces informations. Enfin moi, j’ai encore appris plein de choses et puis ça vient compléter d’autres apports, par exemple la morphopsychologie qui est aussi un peu en lien avec tout ce que tu viens d’expliquer. Vraiment, un grand merci pour tout ça. Et pour vous chers auditeurs, j’espère que vous aussi vous avez pu mieux comprendre votre fonctionnement personnel et celui des autres, et peut-être apprendre à mieux communiquer avec votre entourage en vous adaptant aussi à qui ils sont ! Je vous dis à très bientôt pour une prochaine interview. Bye !

Pierre Rousseau : Au revoir.

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