Interview de Véronique Lanselle, experte en gouvernance organique, par Sophie Herrault – coach en motivation et intelligence émotionnelle et romancière (www.livre.sophieherrault.fr)

Sa démarche : Permettre à chaque collaborateur, au sein d’un collectif, d’avoir un espace protégé d’expression de ses valeurs ajoutées.


1. Pourquoi s’intéresser à la gouvernance organique ?

Sophie Herrault : Bonjour à tous ! Véronique Lanselle accompagne les entreprises dans la mise en place d’une gouvernance organique. Pourquoi les entreprises doivent s’intéresser aujourd’hui à ce type de gouvernance ?

Véronique Lanselle : Parce qu’aujourd’hui, les entreprises sont confrontées à un environnement de plus en plus complexe et changeant et qu’elles sont rarement structurées pour en tirer parti de manière optimum. Elles ont du mal à s’adapter mais aussi à capter et à exploiter les signaux faibles, sources d’informations pour demain. Elles sont alors fragilisées et risquent jusqu’à leur pérennité.

2. En quoi consiste la gouvernance organique ?

Sophie Herrault : En quoi consiste la gouvernance organique ? Que recouvre-t-elle ? Est-ce la même chose que la gouvernance holacratique ?

Véronique Lanselle : C’est une forme de gouvernance opérationnelle qui est, en effet, inspirée de l’Holacratie. Elle consiste à mettre en place des processus extrêmement clairs de prises de décision individuelles et collectives en sortant de la dualité : « prises de décision directives vs consensus » en proposant autre chose :

  • En clarifiant les rôles, les périmètres et les attendus de chacun,
  • En donnant à chacun le pouvoir d’agir sur un périmètre donné pour des décisions rapides et en phase avec la raison d’être de l’entreprise,
  • Et en donnant à l’organisation le pouvoir de s’adapter en continu, pas à pas, en congruence avec ses besoins internes et externes.

3. Quels en sont les avantages et les bénéfices ?

Sophie Herrault : Quels en sont les avantages et les bénéfices 

3.1 Sortir de l’implicite

Véronique Lanselle : Tout d’abord, sortir de l’implicite et ainsi s’affranchir des conflits que l’on qualifie communément de « conflits interpersonnels » mais qui en fait n’en sont pas. Ils sont le fruit d’un manque de clarté du « qui fait quoi ». Mettre de la clarté et sortir de l’implicite a pour bénéfice de réduire ces conflits, de rétablir un fonctionnement fluide et efficient au bénéfice de tous.

3.2 Prises de décisions rapides

Véronique Lanselle : Deuxième avantage, ce sont les décisions rapides et toujours en alignement avec la raison d’être de l’organisation. Ce qui a pour bénéfice, l’engagement de tous et à chaque instant au bien commun, naturellement, terreau favorable à l’initiative et la créativité.

3.3 Réactivité

Véronique Lanselle : Enfin, un 3ème avantage, c’est une organisation au top à chacun instant qui à la fois réponde de manière optimale aux aléas (qui ne manquent de survenir !) mais qui tire aussi avantage des opportunités, voire des signaux faibles avant tout le monde.

4. Comment mettre en place une gouvernance organique ?

Sophie Herrault : Comment ce type de gouvernance se met en place ?

Véronique Lanselle : Elle se met en place pas à pas, en démarrant par une 1ère expérimentation.

Cette 1ère expérimentation passe par des projets :

  • Au niveau direction : un projet dans lequel l’ensemble du CODIR est embarqué (ex : un projet d’internationalisation…)
  • Au niveau du « terrain » : un ou des projets qui auront émergé et sur lesquels les personnes feront acte de candidature tant au niveau du sujet même du projet que pour leur envie d’expérimenter une nouvelle manière de s’organiser pour mener à bien ce projet.

Il y a alors comme une encapsulation de l’expérimentation qui est un des pré-requis du succès : la direction est partie prenante de l’expérimentation au même titre que ses collaborateurs.

Projet direction et projets « terrains » seront tous, de la même manière, managés avec les processus de Gouvernance Organique. Ils seront cadencés à raison d’1/2 journée /semaine chacun et ceci sur 3 à 6 mois. Au terme de ces X mois, un bilan sera établi. La direction aura alors à faire le choix de poursuivre en capitalisant sur ces 1er succès.

En effet, les personnes ayant travaillé dans ces projets et ayant expérimenté ces nouveaux processus de prise de décision deviennent « naturellement » des ambassadeurs en interne.

La suite peut passer :

  • Soit par d’autres projets dans d’autres services,
  • Soit un service entier,

5. Les pré-requis à la gouvernance organique

Sophie Herrault : Y a-t-il des pré-requis pour être sûr que cela fonctionne ?

Véronique Lanselle : 3 pré-requis sont nécessaires.

  1. Que cette démarche soit portée par un décideur, convaincu et conscient qu’il doit s’investir à fond dans cette démarche pour embarquer chacun des collaborateurs des périmètres concernés.
  2. L’utilisation d’un outil qui porte cette clarté des rôles de chacun indispensable à l’appropriation de ces nouveaux processus tel que Holaspirit, mon partenaire outil.
  3. Être accompagné par un tiers formé à cette démarche globale et à ces processus qui constituent un véritable changement de paradigme. Ceci afin de proposer à chacun un accompagnement individualisé et l’aider dans l’appropriation de ces nouveaux processus. Le plus : un œil extérieur à l’organisation, un œil neutre.

3 conseils pour intégrer la gouvernance organique à son organisation

Sophie Herrault : Quels sont les (trois) conseils que tu donnerais aux dirigeants qui souhaitent intégrer cette nouvelle forme de gouvernance dans leur stratégie d’entreprise ?

Véronique Lanselle :

  1. Tout d’abord, être convaincu que cette démarche est pertinente et qu’il serait dommage de ne pas au moins l’expérimenter.
  2. Ensuite, être conscient que cette démarche nécessite d’y consacrer du temps et de l’énergie et d’en faire une priorité.
  3. Enfin, être conscient qu’il en va de même pour chaque collaborateur concerné par le périmètre. Leur faire savoir et surtout incarner que, pour la direction, c’est une priorité. Soutenir chacun de ses collaborateurs tout le long de la démarche en lui dégageant du temps. Avoir une écoute fine et bienveillante sur les freins qui peuvent émerger, qu’ils soient individuels ou collectifs.

En savoir plus sur Véronique Lanselle…

Sophie Herrault : Pour les personnes qui aimeraient te contacter, où peuvent-ils te retrouver ?

Véronique Lanselle : Je suis sur le réseau Linkedin et les personnes peuvent également me joindre au 06.61.76.81.13

Linkedin : https://www.linkedin.com/in/veroniquelanselle/

Sophie Herrault : Un grand merci, Véronique, pour tes réponses.

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