Comment apprendre à dire non sans vexer ni culpabiliser ?
Pourquoi est-ce si difficile de dire non ?
Combien de fois avez-vous dit oui à quelqu’un pour ensuite vous en vouloir de ne pas eu le courage de dire non ? Quels sont les mécanismes qui nous poussent à agir à l’encontre de notre volonté ?
Des enjeux émotionnels
Lorsque j’accompagne des personnes sur ce type de problématique, la première question que je leur pose est « est-ce que tu peux me dire le mot non ? » Nous savons tous que le vrai problème ne se situe pas dans le fait de prononcer ce mot mais bien dans ce que cela implique notamment en termes émotionnels. Le simple fait de penser à ce qui va advenir de négatif si nous répondons non, crée stress et peur par anticipation de la réaction de l’autre, même si cela a peu de chances de réellement se produire. Et parfois la dernière expérience où nous avons dit non nous a fait tellement culpabiliser quant aux conséquences que cela peut aussi nous paralyser.
Des croyances fortes
Toutes ces émotions n’existeraient pas sans les croyances limitantes associées, elles-mêmes basées sur nos expériences passées. Certaines remontent à l’enfance où nous devions obéir à nos parents sous faute de se faire gronder. Pour d’autres, il s’agit du « pouvoir » dont dispose notre interlocuteur (notre supérieur hiérarchique, notre conjoint(e) …) et de la façon dont il pourrait l’utiliser à notre encontre.
Un chalenge pour l’affirmation de soi
Chaque « Non ! » peut se révéler être un véritable chalenge pour apprendre à s’affirmer. Pourtant, l’enjeu est bien de reprendre le contrôle de sa vie et non plus de la subir.
Le manque de confiance
Les personnes dont l’estime de soi est faible ont plus de difficultés à affirmer leur point de vue et à imposer leur volonté. Elles ont tendance à penser que ce que l’autre propose est mieux et que leur avis ne mérite pas que l’on s’y attarde. Il sera d’ailleurs sûrement rejeté selon elles.
La peur du jugement des autres
La peur du jugement des autres est le deuxième élément qui vous amène à dire non. Elle peut rapidement prendre le dessus. Ce qui se cache derrière ? Généralement un manque de confiance en vous mais aussi souvent un manque d’amour de soi. Vous dites oui pour faire plaisir et pour être aimé en retour. Et malheureusement, le deal étant la plupart du temps implicite, vous vous retrouvez avec de la frustration et de la colère quand vous n’obtenez pas la contrepartie attendue.
Inverser les oui et les non
Quand vous devez répondre à une demande, rappelez-vous en tout lieu à qui vous allez réellement dire Non. Très souvent, c’est à vous-même. Pensez donc à inverser la tendance en vous disant Oui et en vous respectant prioritairement. Partez du principe que si votre interlocuteur vous a posé la question, c’est qu’il est prêt à entendre votre réponse quelle qu’elle soit (même si parfois, nous savons vous et moi que la question n’était que de la rhétorique et n’attendait pas de réponse – dans ce cas, tant pis pour l’autre s’il est déçu, il vaut mieux que ce soit lui plutôt que vous !).
Conseils pour apprendre à dire NON en disant oui !
Si vous continuez à avoir du mal à refuser ce qui vous est demandé, appliquez les conseils suivants. Ils vous permettront de vous affirmer malgré tout avec des oui qui vous donneront l’occasion de dire non au final…
Dites non en proposant une alternative à la place
Ce n’est pas forcément que vous ne voulez pas accéder à la demande, c’est plutôt que les circonstances font que… Plutôt que de chercher à ménager les susceptibilités en se justifiant maladroitement, dites non en proposant une option de remplacement. « Je ne peux pas m’en occuper maintenant mais je te propose de m’en charger dès la première heure demain. » Vous ne mettez pas l’autre dans l’embarras et il lui reviendra de chercher une autre solution si celle que vous lui avez proposée ne lui convient pas.
Dites oui sous condition
Que ce soit des conditions de ressources, la demande de suppression d’une contrainte ou une contrepartie, vous pouvez dire oui tout en fixant les conditions qui rendront la demande acceptable pour vous.
Exemples de « Oui sous condition de ressources »
Oui, je peux vous envoyer un rapport complet dès lors que vous m’aurez transmis les chiffres que je vous ai demandés.
Oui, je peux effectivement réaliser ce travail dans les 15 jours si vous m’affectez une personne de plus dans mon équipe.
Exemples de suppression d’une contrainte
Oui, je peux emmener les enfants chez le dentiste mercredi sous condition que je n’ai pas à préparer le repas et qu’il soit prêt quand nous revenons.
Oui, je peux effectuer ce déplacement dès lors que je n’ai pas à gérer les réservations pour le transport et l’hébergement.
Exemples d’échange
OK pour que je me débrouille du dossier épineux de Dupont si tu récupères celui de Martin en échange pour me dégager du temps.
Je suis d’accord pour accompagner les enfants au match ce samedi si tu t’en charges le week-end prochain.
L’avantage du « Oui sous condition » (oui, je peux si…) est qu’il vous permet de répondre favorablement à la demande (de votre responsable, de votre client, de votre conjoint, de vos enfants…) tout en vous respectant. C’est la première étape pour tous ceux qui ont du mal à dire non et à s’affirmer.
Si ce n’est pas aux autres qu’on dit non, c’est à soi-même, au respect de soi, de ses besoins, de ses envies, de ses propres limites. C’est donc une trahison personnelle que l’on s’inflige à chaque refus de l’affrontement.
Christelle Petitcollin – S’affirmer et oser dire non
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