Interview de François Auger, dirigeant de l’entreprise Cairn
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Ce que vous allez découvrir dans cette vidéo :
- Pourquoi définir une vision d’entreprise (1’04)
- Comment la mettre en œuvre (2’20)
- Les bénéfices (3’58)
- Pourquoi se faire accompagner ? (9’05)
- Conseils pour les dirigeants (11’40)
Interview de François Auger, dirigeant de la société Cairn (www.cairn-gonflable.com) par Sophie Herrault – coach en motivation et intelligence émotionnelle (www.sophieherrault.fr) et romancière (www.livre.sophieherrault.fr)
Sa démarche : Trouver des solutions innovantes pour recycler nos chutes de toiles
L’interviewé : François Auger, chef d’entreprise (Cairn)
Sophie Herrault : Bonjour à tous ! Bienvenus sur la chaîne YouTube « Sophie Herrault – Générateur de possibles ». Aujourd’hui j’ai l’immense plaisir d’interviewer François Auger. François, bonjour !
François Auger : Bonjour Sophie. Bienvenue.
Sophie Herrault : Merci ! François est dirigeant de l’entreprise Cairn qui fabrique des structures gonflables publicitaires. Donc tout ce que vous voyez comme petit bonhomme qui vole au vent en structures gonflables ou les arches pour les courses par exemple…
François Auger : Courses de vélo ou courses à pied…
Sophie Herrault : Et bien, c’est Cairn qui est souvent derrière tout ça donc une belle entreprise !
Pourquoi définir une vision d’entreprise ?
Sophie Herrault : Aujourd’hui, si j’ai choisi d’interviewer, c’est suite à une discussion qu’on a eue ensemble où on a parlé de vision d’entreprise. Alors qu’est-ce qui fait que toi, ça t’a paru important de définir une vision pour ton entreprise ?
François Auger : Et bien définir une vision d’entreprise en tant que dirigeant c’est important, bien sûr pour le dirigeant pour savoir où il se dirige, et en même temps c’est important d’emmener toute une équipe vers une direction, vers un cap. Et donc la moindre des choses, c’est de les rassurer pour qu’ils sachent ce vers quoi ils travaillent tous les jours, ils viennent à l’entreprise tous les jours, et quel est le sens qu’ils donnent à leur venue, à leur travail qu’ils font au quotidien pour l’entreprise.
Sophie Herrault : D’accord. Donc c’est vraiment quelque chose d’important parce qu’on va jouer sur la motivation à long terme des collaborateurs et puis sur le fait que quand ils vont faire quelque chose ils vont le faire avec cet esprit de se dire « ça va être utile ».
François Auger : Ça va être utile et ça donne du sens à leurs valeurs. C’est-à-dire que s’ils sont alignés avec leurs propres valeurs et les valeurs de l’entreprise ça donne d’autant plus de motivation pour pouvoir travailler dans cet esprit, dans la vision et donc dans le cap à atteindre pour chacun d’entre eux et pour le global et le collectif de l’entreprise.
Comment mettre en œuvre la vision d’entreprise ?
Sophie Herault : Comment toi tu as mis ça en place ? Comment tu as réussi à la définir et comment ça s’est mis en œuvre par la suite ?
François Auger : Alors c’est quelque chose qui n’est pas intuitif. Définir une vision, on ne naît pas dirigeant avec une vision claire dans son esprit, on le devient, on l’apprend et c’est finalement un parcours, je dirais, qui n’est pas un long fleuve tranquille ! C’est sans doute un apprentissage dont j’ai pu bénéficier grâce au CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) qui m’a beaucoup accompagné dans cette démarche-là, puisque c’est le moyen de rencontrer d’autres dirigeants qui ont des problématiques similaires à la sienne et qui nous permettent d’échanger et donc de construire une véritable vision d’entreprise. C’est le premier lieu qui m’a permis de m’aider. Un deuxième lieu qui est celui de prestataires extérieurs qui m’ont aussi beaucoup apporté pour m’aider à formaliser cette vision d’entreprise. Parce qu’avoir l’idée et être capable de la formaliser et de la faire s’approprier par toutes les équipes, c’est un gros travail. C’est un travail qui nécessite d’être formé à ça et d’être accompagné parce que je n’étais pas moi-même formé.
Les bénéfices d’avoir une vision d’entreprise
Sophie Herrault : Est-ce que tu as vu des différences justement entre avant cette formalisation et après ? Est-ce que concrètement il y a des choses qui ont été perceptibles que tu as vraiment pu constater ?
François Auger : Et bien dès lors qu’on est capable de formaliser une vision, les choses apparaissent plus clairement. Donc il y a effectivement un avant et un après, parce que lorsque vous l’avez définie, ce qui fait sens avec cette vision vous paraît être nécessaire pour pouvoir emmener l’entreprise dans cette direction-là et ce qui ne fait pas sens, ce qui est donc incohérent avec cette vision, et bien on l’écarte de son chemin pour éviter de perdre son temps.
Sophie Herrault : Donc c’est l’avantage de finalement d’aller plus vite dans la prise de décision.
François Auger : Voilà ! Parce que dans cette prise de décision que l’on fait au quotidien, qu’est-ce que l’on retient ? Qu’est-ce que l’on rejette ? Selon quels critères ? Et bien au titre de la vision, je prends cette décision parce qu’elle sert à satisfaire l’ambition, l’action et donc la vision de l’entreprise. Elle est au bénéfice de cette vision et bien oui je prends cette décision. Ou au contraire, j’écarte cette proposition qui m’ai faite ou cette opportunité qui m’est proposée, parce qu’elle ne sert pas la vision et on l’écarte plus volontiers. Donc ça rend le choix et donc la décision plus facile.
Une vision de la vision ?
Sophie Herrault : Qu’est-ce que toi tu mets derrière le mot vision ? Parce qu’il y en a qui vont peut-être dire que ce sont des objectifs, d’autres qui vont peut-être appréhender ça avec d’autres mots… Pour toi vision ça veut dire quoi en fait ?
François Auger : Oui certains de mes collègues expriment leur vision en disant je vais faire à horizon d’ici cinq ans 50 millions de chiffre d’affaires, je vais être (autre vision) le leader sur tel secteur d’activité sur mon marché et voilà… Donc ça veut dire qu’on met un quantitatif dans une vision. De mon point de vue, ce n’est pas tant le quantitatif que le qualitatif. En ce qui me concerne en tout cas, pour répondre précisément à ta question, il est bien question de dire voilà ma vision c’est d’être incontournable sur un certain d’évènements. Alors je pourrais peut-être la décrire le brièvement, mais ce n’est pas tant le sujet. C’est plus de dire finalement que ma vision en ce qui concerne l’entreprise Cairn, c’est sur le plan qualitatif d’être incontournable sur un certain nombre d’événements, d’être sollicité sur des grands événements pour tel ou tel type d’offre que l’on propose à nos clients… Voilà, c’est donc plutôt du qualitatif que du quantitatif.
L’intérêt pour le dirigeant
Sophie Herrault : En quoi ça a été vraiment important pour toi en tant que dirigeant justement de définir cette vision ?
François Auger : Pour moi, ça m’a fait passer de l’ombre à la lumière en quelque sorte. Je prends cette expression un peu imagée mais quand vous êtes un peu comme aujourd’hui par une météo avec une vision assez peu dégagée et vous êtes un peu comme sur un bateau sur la mer et que vous n’avez pas une grande visibilité avec des appareils de navigation qui sont peu fiables. Vous retrouvez à être capitaine de navire, à embarquer toute une équipe sur un bateau dans une mer qui est hasardeuse, vous ne savez pas très bien vous allez. Je dis donc passer de l’ombre à la lumière, c’est-à-dire qu’à partir du moment où vous définissez une vision, c’est beaucoup plus simple et beaucoup plus facile d’emmener et donc de donner des directives à un certain nombre de personnes qui sont dans l’entreprise et à soi-même pour dire : puisque ce que cette opportunité, cette décision, elle sert la vision, prenons-la, faisons-la, donnons-nous les moyens d’atteindre cette vision.
Sophie Herrault : Du coup, tu as gagné en sérénité ?
François Auger : J’ai gagné en sérénité, gagner en clarté. J’ai gagné en capacité de formulation et d’appropriation de cette vision auprès de l’ensemble des membres de l’entreprise aussi. C’est ce qui est prépondérant parce que ce n’est pas tout d’avoir une vision à soi, le dirigeant ok très bien, après il faut que les équipes se l’approprient également cette vision et il faut qu’ils puissent la comprendre et se l’approprier dans les gestes qu’ils effectuent au quotidien, tous les jours, qu’ils soient ouvriers, qu’ils soient cadres… Quel que soit leur niveau, ils ont besoin de s’approprier cette vision.
Pourquoi se faire accompagner pour définir sa vision d’entreprise ?
Sophie Herrault : Alors tout à l’heure, tu as dit que tu t’es fait accompagner. Pour beaucoup de dirigeants, on est quand même sur des choses qui sont de l’ordre de la stratégie et se faire accompagner c’est un petit peu délicat parce que on n’a pas envie de dévoiler justement cette stratégie. Qu’est-ce qui toi t’a motivé à faire appel à quelqu’un d’extérieur ?
Rompre son isolement
François Auger : Et bien c’est paradoxal mais ça a d’autant plus d’intérêt de se faire accompagner par quelqu’un d’extérieur, bienveillant, qui n’est pas intéressé financièrement au succès de l’entreprise ou à son échec pour un éventuel rachat ou de prise de participation, il ne s’agit pas de ça du tout. Il s’agit justement, on en a parlé tout à l’heure, du Centre des Jeunes Dirigeants, et bien la stratégie de Cairn, nous l’avons défini avec des personnes qui sont totalement extérieures à l’entreprise donc des dirigeants également, qui soit bénévolement donnent de leur temps et ont une vision qui permet d’éclairer ou de donner des pistes d’informations nouvelles à un dirigeant qui serait trop isolé. Et on sait trop bien combien le dirigeant, surtout lorsqu’il est seul actionnaire ce qui est mon cas, et bien a peu de capacité à pouvoir rompre son isolement, à s’entourer.
Le fait d’aller chercher chez l’un ou l’autre des autres dirigeants de l’aide, alors c’est le cas du Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) mais c’est également le cas d’un prestataire que je peux nommer qui s’appelle Boss to Boss qui m’a beaucoup accompagné pour pouvoir lui aussi me faire profiter d’un panel de dirigeants qui viennent bénévolement m’aider à structurer ma vision, ma stratégie. Et c’est très drôle parce que cette stratégie, oui elle est très personnelle au dirigeant, et c’est bien lui qui prend la décision, c’est bien lui qui la décide, c’est bien lui qui l’écrit mais avec des éclairages qui viennent de personnes qui sont totalement étrangers à l’entreprise.
S’ouvrir à de nouvelles perspectives
Sophie Herrault : Pour le coup, ça veut dire que finalement ça t’a permis aussi peut-être d’envisager des choses auxquelles tu n’aurais jamais imaginé seul finalement.
François Auger : Oui c’est ça. C’est bien tout l’apport de personnes qui sont extérieures qui viennent avec des idées neuves, qui viennent avec une vision complètement étrangère à l’entreprise, qui apportent forcément des choses et des champs à explorer qu’on n’aurait pas eu l’idée d’explorer.
Conseils pour les dirigeants pour mettre en place une vision d’entreprise
Sophie Herrault : Pour conclure il y a peut-être des dirigeants qui en regardant cette vidéo vont se dire « c’est vrai, j’ai peut-être des choses à faire concernant ma vision, la clarifier un petit peu mieux, peut-être même que je n’en avais pas ou que j’avais une visibilité qui se situe à 1 an, trois ans peut-être, je peux peut-être faire quelque chose de plus… » A ces dirigeants-là, tu leur conseillerais quoi justement pour arriver à mettre ça en place ?
1. Acceptez de vous tromper !
François Auger : Le premier conseil, c’est, avec beaucoup de modestie, d’accepter de se tromper !
Sophie Herrault : Le droit à l’erreur…
François Auger : Le droit à l’erreur, première chose
2. Identifiez ce qui fait sens pour vous
François Auger : La deuxième chose, c’est de savoir qu’est ce qui fait sens pour soi en tant que dirigeant. Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je n’aime pas faire ? Parce qu’on est propriétaire de son entreprise et donc on a besoin d’être au quotidien en phase et aligné avec ce qui nous anime. C’est la deuxième des choses et ce n’est pas la plus la plus facile à cerner de savoir quelles sont les fonctions dans l’entreprise que j’aime faire et quelles sont celles que je n’aime pas faire.
3. Faites-vous accompagner
3.1 Grâce aux réseaux de chefs d’entreprise
François Auger : La troisième c’est de se faire accompagner parce que si on n’a pas un actionnariat ou une direction d’entreprise qui est partagée avec plusieurs personnes, et bien c’est d’aller chercher de l’aide à l’extérieur. Et donc les aides à l’extérieur, ce sont des réseaux de chefs d’entreprise. Il en existe de multiples. On a parlé du CJD, on peut parler des EDC, on peut parler du Réseau Entreprendre, on peut parler de l’APM… Il y a quantité de réseaux de chefs d’entreprises qui sont à même de pouvoir accompagner. Moi j’ai eu la chance de participer à un certain nombre.
3.2 En vous appuyant sur des prestataires externes
Et l’autre moyen, l’autre conseil en quelque sorte, ce serait aussi de se faire accompagner par des gens qui sont capables aussi de nous aiguiller. Et lorsque vous payez une facture à un prestataire, il a une certaine obligation de vous accompagner dans cette logique. Et c’est le cas de gens comme Boss To Boss.
Sophie Herrault : François, merci beaucoup pour cette interview passionnante. Il y a peut-être des gens qui veulent en savoir plus sur Cairn au vu de ce que tu viens de dire. Où est-ce que ces personnes peuvent te retrouver ?
François Auger : Alors les personnes peuvent bien sûr retrouver l’activité de l’entreprise sur notre site internet www.cairn-gonflable.com (en français et en anglais), et également sur notre page Facebook au même nom « Cairn-signaletique-gonflable » et puis notre lien LinkedIn également « Cairn Gonflable »
Sophie Herrault : Encore un grand merci François de m’avoir accordé cette interview. Ce sont des moments précieux. J’espère que vous aussi, vous avez pu tirer profit de cette vidéo. Dans tous les cas, je vous dis à très bientôt pour une prochaine interview. Bye !
- Site internet : www.cairn-gonflable.com
- Facebook : cairn-signaletique-gonflable
- Linkedin : cairn-gonflable
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