Interview d’Anne Mottet, naturopathe (www.annemanaturo.fr) par Sophie Herrault – coach en motivation et intelligence émotionnelle et romancière (www.livre.sophieherrault.fr)

Sa démarche : Cultiver et renforcer votre équilibre par des moyens naturels


Présentation de Anne Mottet

Sophie Herrault : Bonjour à tous ! Anne Mottet est naturopathe (la Naturopathie est un ensemble de pratiques visant à aider l’organisme à guérir de lui-même, par des moyens exclusivement naturels). Elle intervient notamment au nord de Nantes. La thématique d’aujourd’hui, c’est l’alimentation et le grignotage.

Qu’est-ce que le grignotage ?

Définition du grignotage

Sophie Herrault : En quoi consiste le grignotage ? A partir de quel moment vas-tu employer ce mot ?

Anne Mottet : C’est une mauvaise habitude consistant à manger des aliments à tout moment (surtout hors des repas), ça peut représenter plus du 1/4 du bol alimentaire d’une personne et, surtout, c’est avalé sans faim…. On peut dire que le grignotage est l’ennemi du tour de taille et de la santé en général.

Si tu grignotes une seule fois, j’assimile ça malgré tout à une collation… Mais si c’est répétitif, plusieurs fois dans la journée, alors c’est du grignotage.

Différence entre grignotage et collation

Sophie Herrault : Est-ce juste la répétition qui crée cette différence entre grignotage et collation ?

Anne Mottet : La différence entre grignotage et collation tient à un fil…Si tu prends une collation, c’est aussi parce que tu as faim. En général, c’est au moment du goûter ou en fin de matinée le plus souvent et c’est une prise alimentaire équilibrée : fruits frais, oléagineux, chocolat noir. Par exemple quand tu as pris ton petit déjeuner très tôt et que le déjeuner est prévu tardivement, ou alors quand tu vas pratiquer un sport et que tu ne veux pas manquer d’énergie… A la différence, le grignotage est pris à n’importe quel moment, souvent en soirée ou si on a une émotion, pour combler un vide, un ennui…etc.

Qui plus est, quand on grignote, on a tendance à avaler des aliments trop gras ou trop sucrés, donc à la composition déséquilibrée et sans vraie richesse nutritionnelle, voire même des calories vides !

Problèmes de santé et grignotage

Sophie Herrault : Pourquoi le fait de grignoter pose-t-il des problèmes de santé ?

Anne Mottet : Manger de façon permanente peut totalement déséquilibrer notre régulation de l’appétit :

– On va produire plus de ghréline (l’hormone qui nous pousse à manger) et moins de leptine (celle de la satiété). Il en résulte bien entendu potentiellement un tour de taille augmenté.

– l’estomac (tout comme le reste du corps) aime bien des horaires réguliers (c’est aussi le cas pour le sommeil). Le fait de grignoter le stimule en permanence et peut le distendre.

Non seulement on peut grossir…mais à force de manger du sucré par exemple, on fatigue son pancréas et ça fait le lit du diabète. « Une barre chocolatée et ça repart » ? Oui car manger du sucré donne un coup de fouet… mais après on se retrouve avec un coup de mou (ce qu’on appelle l’hypoglycémie réactionnelle) … et le cercle vicieux de l’envie de sucre recommence.

Ce qui nous pousse à grignoter

Les déclencheurs

Sophie Herrault : Qu’est-ce qui nous pousse à grignoter ?

Anne Mottet : On a une fringale dont les causes peuvent être multiples et variées. C’est souvent une émotion le déclencheur : du stress, de l’ennui, de la fatigue ou encore de la déprime, de la gourmandise voire l’hypoglycémie dont on vient de parler.

S’il s’agit d’une réelle faim, alors il sera important de faire le point sur la composition de ses repas.

Il peut aussi y avoir un déséquilibre hormonal : outre la ghréline et la leptine qui régulent directement l’appétit, il peut y avoir aussi intervention d’un problème de thyroïde (en hyper : on mange plus et brûle tout, alors qu’en hypo au contraire le métabolisme se ralenti et on stocke), le syndrome prémenstruel (juste avant les règles) pousse aussi les femmes à manger.

La glycémie réactionnelle

Sophie Herrault : Peux-tu en dire plus sur l’hypoglycémie réactionnelle ?

Anne Mottet : Pain blanc, céréales soufflées, frites et purée, biscuits sucrés et salés, glaces, sodas… Tous ces produits du quotidien regorgent de sucres dits « simples ». Ceux-ci, vite absorbés, provoquent une sécrétion importante d’insuline, l’hormone qui fait passer les sucres de la circulation sanguine aux cellules qui vont les utiliser ou les stocker (en cas d’excès) sous forme de graisse ! La baisse rapide de la glycémie (taux de sucre sanguin) déclenche un signal d’alerte dans le cerveau : « il n’y a plus de sucre disponible ». Ce message provoque une sensation de faim et une appétence pour les produits sucrés. C’est le cercle vicieux.

Comment éviter le grignotage et ses conséquences ?

Sophie Herrault : Comment éviter le grignotage et ses conséquences ?

Anne Mottet : Pour se sentir durablement rassasié (et éviter l’hypoglycémie réactionnelle), le repas doit contenir des fibres. On pourra miser sur les céréales semi complètes (moins agressives pour les ventres sensibles que les complètes), les fruits et les légumes.

Prendre l’habitude de démarrer un repas avec un peu de crudités…. Mastiquer et prendre le temps de manger en conscience (par sur un coin de bureau devant un ordinateur…) : c’est-à-dire qu’il est primordial de manger dans le calme, lentement et sans faire autre chose pour que le cerveau intègre bien le repas.

Un truc bien aussi : se brosser les dents en fin de repas… Ça permet d’envoyer le message au cerveau que le repas est fini.

Il va être important d’écouter son corps pour distinguer si nous avons une faim réelle et physique ou une faim émotionnelle / une envie.

Les pulsions sucrées de fin de journée sont souvent liées à une carence en sérotonine (un neuromédiateur – ou hormone du cerveau) qui régule l’humeur. Il est possible de se faire accompagner par un praticien de santé naturopathe pour faire le point.

On pourra aussi enrayer une envie gourmande en détournant son attention : chanter, écouter de la musique, lire, faire du sport (si votre planning vous le permet) … Si l’envie persiste : boire une boisson chaude à la saveur douce pour son moral… et si on craque quand même : manger un fruit frais + des oléagineux (amande, noix, noisettes) ou 1 carré de chocolat noir à + de 70% de cacao plutôt qu’engloutir un snack déséquilibré.

5 conseils concernant le grignotage

Sophie Herrault : Si tu avais 5 conseils à donner pour les personnes qui sont dans cette situation, que leur recommanderais-tu ?

Trier ses placards

– Faire le point sur le contenu de vos placards : les produits transformés sont pratiques mais regorgent de sucres simples. Le contraire des produits bruts, comme les fruits et les légumes crus, les céréales complètes ou les légumes secs, sont à cuisiner le plus naturellement possible.

Manger à horaires réguliers

– Tenter de manger à horaires réguliers et ne s’accorder que 1 à 2 collations par jours (fin de matinée et/ou goûter) avec des aliments nutritionnellement riches en vitamines, minéraux, protéines et faibles en sucre ou sel. Manger équilibrer et des repas rassasiants, s’accorder de la douceur et la tolérance si on craque et grignote un jour.

S’hydrater

– Boire un verre d’eau ou une boisson chaude à la saveur qui nous plait (thé, infusion) quand on a envie de grignoter… Voir si 10 minutes après on a encore faim. En général, ce n’est pas le cas. Parfois on avale du solide alors que le corps demandait un peu d’hydratation !

Se brosser les dents

– Se brosser les dents… est parfois utile…le dentifrice a une saveur souvent mentholée qui a tendance à couper l’envie de manger. Avez-vous envie de manger quand vous venez de vous brosser les dents ? Non car le cerveau a reçu le message que le repas est fini (via le brossage). Du coup, c’est votre estomac et votre tour de taille qui vous diront merci !

Canaliser son énergie

– un dernier point : faire de l’exercice physique ou de la relaxation pour canaliser son énergie et apprendre à gérer ses émotions.

Pour finir, quand le besoin se fait ressentir, se faire accompagner dans la gestion de ses émotions et la régulation de son assiette par un praticien de santé…surtout si le problème est récurrent.

L’objectif : être bien dans sa tête, bien dans son corps et bien dans sa vie.

Tout savoir sur Anne Mottet

Sophie Herrault : Pour les gens qui ont envie d’en savoir plus sur la naturopathie et qui veulent te contacter, comment peuvent-ils te retrouver ?

Anne Mottet : J’ai deux cabinets au nord de Nantes, un cabinet à Sucé sur Erdre et un à Nort sur Erdre où je mène des consultations. Je suis également présente sur Facebook (Anne Mottet). Je vous invite aussi à aller voir mon site web où je prodigue de nombreux autres conseils : www.annemanaturo.Fr.

Sophie Herrault : Un grand merci Anne d’avoir une fois de plus répondu à mes questions.

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